Jean Dominique Ingres

Pierre Lanith Petit
Jean Dominique Ingres
vers 1860
épreuve argentique
H. 18,7 ; L. 14,5 cm.
Achat, 1993
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Alexis Brandt
Pierre Lanith Petit (1831 - 1909)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Il semble que ce soit peu de temps après l'ouverture de son atelier à Paris, en 1859, que Pierre Petit se lance dans l'élaboration d'une Galerie des hommes du jour, qui devient, par la suite, la Galerie des illustrations contemporaines. Il est vrai que la plupart des grands ateliers parisiens du second Empire, à la suite de Laisné et Nadar, travaille pour ces "Galeries" et "Panthéons" très en vogue à l'époque.
Ingres, bien qu'il signe en 1862 une "Protestation des grands artistes contre toute assimilation de la photographie à l'art", ne rechigne pas à poser de temps à autre devant l'objectif. Plusieurs des grands portraitistes de l'époque l'ont ainsi immortalisé. Laisné tout d'abord vers 1855, puis Carjat, élève de Petit, en 1863, Disdéri en 1865, et enfin Dallemagne en 1866.
Sans être datée précisément, la photographie de Pierre Petit se place sensiblement à la même époque, sans doute au début des années 1860. A l'instar des autres portraits faits pendant cette décennie, elle nous présente un Ingres à la moue revêche et au visage impassible, comme de cire. Elle est assez proche en cela du Portrait de l'artiste à l'âge de soixante-dix-huit ans que le peintre fait de lui-même, en 1858, pour la galerie des Offices à Florence. Mais son regard acéré évoque également un autre de ses portraits, celui de M. Bertin (Paris, musée du Louvre) peint quelques années plus tôt.
Ingres devait être photographié une dernière fois, en 1868, sur son lit de mort, par Marville.