Vague VII

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August Strindberg
Vague VII
entre 1900 et 1901
huile sur toile
H. 54,0 ; L. 36,2 cm.
Achat en vente publique, 1981
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
August Strindberg
Vague VII
entre 1900 et 1901
huile sur toile
H. 54,0 ; L. 36,2 cm.
Achat en vente publique, 1981
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
August Strindberg
Vague VII
entre 1900 et 1901
huile sur toile
H. 54,0 ; L. 36,2 cm.
Achat en vente publique, 1981
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Jean Schormans
August Strindberg (1849 - 1912)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Le célèbre dramaturge Suédois August Strindberg tente de s'exprimer par la peinture dès 1873, et plus intensivement après 1892. Mais la plus belle période de sa vie de peintre, comme d'écrivain se situe à Stockholm, où il s'installe en 1899. Il se voue alors exclusivement aux paysages, pour l'essentiel des marines et des bords de mer. A partir des années 1900, il développe le thème de la vague en diverses versions présentant toutes une composition particulière. La mer et les nuages y sont à la limite de la confusion, et menacent d'effacer le mince ruban de lumière qui les séparent.
Vague VII illustre bien la conception que se fait Strindberg des forces sauvages qui induisent des formes naturelles, laissant place au hasard. C'est l'idéal de l'artiste, qui cherche à "imiter la manière de créer de la nature". Sa vision cosmique et abstraite est bien loin des vagues du peintre romantique Paul Huet, de celles de Courbet et de Monet, ou des vagues symbolistes comme celles du nabi Georges Lacombe.
L'artiste jette ses couleurs sur la toile, une gamme de gris clairs et gris noirs, répartis en masses par le travail au couteau, de façon très spontanée. Il écrivait lui-même en 1894 : "je choisis une toile ou mieux un carton médiocrement grande, que je puisse achever le tableau dans deux heures ou trois, autant que ma disposition dure. [...] je distribue les couleurs sur le carton, et là, je les mêle afin d'obtenir un à peu près de dessin".
Cette oeuvre puissante et sombre, "pêle-mêle de conscient et d'inconscient", apparaît comme une prémonition du "tachisme" et de l'art fortuit. Elle révèle bien le caractère tourmenté et inquiétant de l'homme et de l'artiste.