Grand hôtel Wiesler à Graz (Autriche), salle des fêtes

Marcel Kammerer
Grand hôtel Wiesler à Graz (Autriche), salle des fêtes
1909
Crayon, plume et encre, aquarelle et gouache sur papier calque
H. 37,8 ; L. 31,2 cm.
Achat, 1997
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Marcel Kammerer (1878 - 1959)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Ce dessin représente l'entrée de la salle de réception - ou salle des fêtes - du grand hôtel Wiesler à Graz en Autriche, aménagé en deux fois par l'architecte-décorateur Marcel Kammerer. Elève puis collaborateur d'Otto Wagner, artiste viennois à l'origine du mouvement sécessioniste, Kammerer a reçu également une formation de peintre et est principalement connu pour ses nombreuses publications de dessins. L'hôtel Wiesler fut aménagé en 1903-1904 dans un bâtiment Renaissance puis agrandi dans les années 1906-1909.
Pour Kammerer, la seconde commande fut l'occasion de créer un ensemble cohérent en concevant le décor intérieur ainsi que l'ensemble du mobilier de l'hôtel. Néanmoins, le style de l'architecte avait déjà évolué depuis la commande de 1903. Il laissait derrière lui la fantaisie et la linéarité de l'Art nouveau pour se tourner vers un langage décoratif plus épuré et stylisé. Le poétique et le fonctionnalisme devaient se rejoindre. Ainsi, le décor de cette salle est constitué de plaques de marbre formant soubassement, interrompu par des grilles quadrillées qui cachent le système de chauffage. Au-dessus, de grands panneaux rectangulaires de tissus formant trumeaux alternent avec des bandes décoratives verticales. Les motifs sont géométriques et sobres tout en étant répétitifs. Ceux des panneaux seront repris sur les sièges comme nous pouvons encore l'observer sur des photographies d'époque. Les seules courbes sont celles des luminaires se détachant d'un plafond à caissons, et de la femme : celle qui tient la poignée de la porte d'entrée, habillée d'une longue robe élégante, portant des roses à la main mais aussi en boucle-d'oreilles, et celle du décor en relief que l'on devine sur la gauche, une Vénus émergeant d'un coquillage au milieu des flots.