Un parc la nuit

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Jozsef Rippl-Ronai
Un parc la nuit
entre 1892 et 1895
pastel sec, estompe sur toile pumicive tendue sur châssis cintré
H. 38,4 ; L. 46,2 cm avec cadre H. 61,2 ; L. 66,2 ; EP. 3,7 cm
Don de la société des Amis du musée d'Orsay, 1994
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Jozsef Rippl-Ronai
Un parc la nuit
entre 1892 et 1895
pastel sec, estompe sur toile pumicive tendue sur châssis cintré
H. 38,4 ; L. 46,2 cm avec cadre H. 61,2 ; L. 66,2 ; EP. 3,7 cm
Don de la société des Amis du musée d'Orsay, 1994
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Jozsef Rippl-Ronai (1861 - 1927)

Après avoir commencé sa formation à Munich, Rippl-Ronai vient à Paris où il travaille trois ans dans l'atelier de son compatriote, le peintre Munkacsy. Mais un séjour à Pont-Aven en 1889 et, la découverte de l'oeuvre de Gauguin entraînent la rupture avec son maître. Il rejoint alors le groupe des Nabis, se lie d'amitié avec Maillol, dont témoigne le portrait du sculpteur peint par "le nabi hongrois" qui se trouve dans les collections du musée d'Orsay.
Ce pastel date de sa période parisienne, appelée aussi "la période noire", durant laquelle Rippl-Ronai expose avec les nabis. L'oeuvre représente un paysage nocturne, vide de toute figure humaine. Seules les lumières suggèrent la présence d'habitations et de routes. Au premier plan, des arbres traités à la manière d'un négatif photographique, clairs sur fond noir, ajoutent une touche inquiétante à ce paysage sans identité précise. Le titre, Un parc, la nuit, nous permet d'imaginer vaguement l'environnement. Le lieu cependant reste imprécis. S'agit-il de Paris ou d'une autre ville ? Les réverbères de fonte pourraient nous faire pencher pour la première hypothèse. Le motif récurrent des troncs d'arbre confère au pastel un aspect inquiétant car ils demeurent, tels des fantômes, verticaux et vaporeux.
Cette thématique de l'angoisse diffuse peut-être rapprochée de l'atmosphère souvent décrite par les symbolistes belges. On pense à Spilliaert ou plus particulièrement encore au pastel Nocturne au Parc Royal de Bruxelles par Degouve de Nuncques, également conservé au musée d'Orsay.

Oeuvre non exposée en salle actuellement