L'Excommunication de Robert le Pieux

/
Jean-Paul Laurens
L'Excommunication de Robert le Pieux
1875
huile sur toile
H. 130,0 ; L. 218,0 cm.
Achat à Jean-Paul Laurens au Salon, 1875
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Jean-Paul Laurens
L'Excommunication de Robert le Pieux
1875
huile sur toile
H. 130,0 ; L. 218,0 cm.
Achat à Jean-Paul Laurens au Salon, 1875
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Jean-Paul Laurens (1838 - 1921)

Jean-Paul Laurens fut l'un des derniers grands peintres d'histoire de la fin du XIXe siècle, alors que le genre entrait dans un irrémédiable déclin. Auteur de quelques très célèbres tableaux de Salon, largement diffusés par la reproduction et parfaitement symbolisés par L'Excommunication de Robert le Pieux, Laurens fut aussi un décorateur inspiré au Panthéon et au Capitole de Toulouse notamment, et l'illustrateur de référence des Récits des Temps Mérovingiens d'Augustin Thierry.
Très attaché aux valeurs républicaines et farouchement anticlérical, Laurens se tourne avec prédilection vers les épisodes obscurs de l'histoire médiévale qui lui permettent de dénoncer l'intransigeance religieuse sous toutes ses formes. Robert II dit le pieux, fils d'Hugues Capet, fut excommunié pour inceste par le pape Grégoire V après avoir refusé de répudier sa seconde épouse et lointaine cousine, Berthe de Bourgogne.
Comme souvent chez Laurens, ce n'est pas l'acte lui-même mais ses éloquentes conséquences qui sont retenues. Le tableau décrit ainsi l'instant suivant l'annonce de la décision papale. Le cadrage oblique nous fait à la fois saisir le départ des prélats, et la prostration des souverains, laissé seuls face à un dilemme cruel et terrifiant. Laurens déploie ici sa science consommée de la mise en scène, distillant dans le silence et le vide qui suivent les drames, les indices de la condamnation que sont le sceptre, que dans son effroi le roi a laissé échapper, et le cierge symboliquement renversé.

Niveau médian, Salle 55