Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque

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Paul Cézanne
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
entre 1878 et 1879
huile sur toile
H. 59,5 ; L. 73,0 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Cézanne
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
entre 1878 et 1879
huile sur toile
H. 59,5 ; L. 73,0 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Sylvie Chan-Liat
Paul Cézanne
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
entre 1878 et 1879
huile sur toile
H. 59,5 ; L. 73,0 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Cézanne
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
entre 1878 et 1879
huile sur toile
H. 59,5 ; L. 73,0 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Cézanne
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
entre 1878 et 1879
huile sur toile
H. 59,5 ; L. 73,0 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Thierry Le Mage
Paul Cézanne (1839 - 1906)
Niveau supérieur, Salle 35

Provençal de naissance, Cézanne reste profondément attaché à sa région d'origine et y puise certains des motifs récurrents et emblématiques de son oeuvre. Les deux plus importants sont la montagne Sainte-Victoire et le golfe de l'Estaque, que l'artiste connaissait depuis son enfance. C'est là qu'il peint ses premières marines en 1876 et réalise, à la fin des années 1870, aquarelles et toiles représentant une vue plongeante du golfe, dont celle-ci.
Dans une lettre de 1876, Cézanne décrit à Pissarro le paysage panoramique qui s'offre à ses yeux et parle du "soleil effrayant" qui transforme les "objets" en "silhouettes". Dans ses toiles, il traduit cette absence de modelé en peignant la végétation et les rochers à l'aide de touches juxtaposées qui créent une trame bien visible. Les murs, les maisons, la cheminée de l'usine au premier plan, tous les éléments construits par l'homme, sont cernés d'une ligne sombre qui souligne leurs formes géométriques. Ce travail de simplification des éléments en cube, en cylindre, en cône, va s'accentuer ensuite dans l'oeuvre du peintre.
Depuis le début des années 1870, Cézanne a éclairci sa palette au contact de Pissarro. Mais il est manifeste qu'il échappe dorénavant à l'influence de l'impressionnisme, notamment par l'abolition de la perspective traditionnelle et par la synthétisation des différents plans. La composition est divisée en quatre zones nettement distinctes : la rive, peinte avec une pâte épaisse et qui est la partie la plus chargée, la surface lisse de l'eau, la chaîne montagneuse puis la mince bande de ciel. Toutes les lignes convergent vers un point situé en dehors du cadre, sur la gauche, où se referme le golfe. La vision tronquée du motif, arbitrairement découpé par l'espace tableau, est caractéristique de l'oeuvre cézanienne.
Le golfe de Marseille vu de L'Estaque est la première oeuvre de Cézanne à entrer dans les collections des musées français grâce au legs de Gustave Caillebotte en 1894. Le tableau déconcerte les visiteurs du musée du Luxembourg, musée des artistes vivants, mais fascine les peintres. Au début du siècle, Fauves et Cubistes (Braque, Dufy, Derain), vont planter leur chevalet sur les rivages de l'Estaque.