Charles Cordier (1827-1905), Chinois et Chinoise, 1853
Deux œuvres exceptionnelles rejoignent les collections du musée d’Orsay

© Musée d’Orsay / Marion Michel / Eric Jouvenaux
Cordier, la sculpture polychrome
Charles Cordier est l’un des pionniers de la sculpture polychrome sous le Second Empire. Abyssiniens, Algériens, Anglais, Chinois, Égyptiens, Français, Grecs, Italiens, Matias, Nubiens, Soudanais, Turcs… il est le seul sculpteur à consacrer l’essentiel de son œuvre à la représentation de la diversité humaine.
Avec ces deux bustes réalisés pour le Salon de 1853, Cordier joue sur une extraordinaire polychromie. Dans un mélange d’une très grande richesse, il mêle bronze, bronze doré, bronze argenté, émaux et peintures. La diversité des matériaux employés en fait un parfait exemple de la sculpture en couleurs au milieu du XIXe siècle. L’artiste s’orientera ensuite vers une autre forme de polychromie, par assemblage de marbres et d’onyx, qui fait encore sa réputation aujourd’hui.
L’acquisition de ces bustes vient compléter par des œuvres exceptionnelles la collection de sculptures de Cordier conservée au musée d’Orsay et feront l’objet d’une exposition dans les années à venir.
Charles Henri Joseph Cordier (1827-1905)
Né à Cambrai (Nord) en 1827, Charles Cordier s’installe à Paris en 1844 et rentre dans l’atelier du sculpteur François Rude. Il expose au Salon en 1848 Saïd Abdallah de la tribu de Mayac, royaume de Darfour, une sculpture qui marque le début de son œuvre dite « ethnograhique », visant, selon les critères de l’époque, à représenter différent types humains. Cordier expose au Salon de 1853 Chinois et Chinoise, qui constituent ses premiers essais de sculptures polychromes. Le sculpteur se rend à partir de 1856 en Algérie, alors département français, pour « y étudier du point de vue de l’art les différents types de la race humaine ». Il y redécouvre les carrières d’onyx, exploitées dans l’Antiquité. En 1860, l’empereur Napoléon III lui achète deux bustes : Homme du Soudan en costume algérien et Arabe d’El Aghouat en burnous (musée d’Orsay). L’artiste triomphe à l’Exposition Universelle de Paris en 1867. Vivant entre Nice et Paris dans les années 1870-1890, Cordier continue d’envoyer au Salon des œuvres anciennes. Il meurt en 1905 à Alger où il s’est installé quelques années auparavant.