Meuble de bureau formant bibliothèque tournante

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Josef Hoffmann
Meuble de bureau formant bibliothèque tournante
1904
chêne cérusé, verni en noir
H. 80,0 ; L. 50,0 cm.
Achat, 1997
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Josef Hoffmann
Meuble de bureau formant bibliothèque tournante
1904
chêne cérusé, verni en noir
H. 80,0 ; L. 50,0 cm.
Achat, 1997
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Josef Hoffmann (1870 - 1956)
Niveau médian, Pavillon amont niveau 4

Architecte et décorateur, Hoffmann est l'un des fondateurs de la Sécession viennoise. Dès 1901, il renonce aux courbes de l'Art nouveau et prône l'adoption d'un mobilier d'une rigoureuse simplicité, privilégiant des formes droites.
Plusieurs sources d'influences se révèlent déterminantes : depuis le mouvement Arts & Crafts qui rétablit le dialogue entre créateur et artisan, jusqu'à l'exemple du Japon où les rites de la vie quotidienne obéissent depuis des siècles à la même esthétique raffinée. De façon plus immédiate, la participation de l'Ecossais Mackintosh à l'exposition de la Sécession à Vienne en 1900 est décisive pour l'éclosion de ce style où forme et ornement suivent une même grille orthogonale. Fonctionnalisme et abstraction trouvent leur expression la plus radicale dans les modèles mis au point par Hoffmann et Koloman Moser vers 1902-1905, années où ils travaillent en parfait accord.
Leurs premiers clients appartiennent à un petit cercle d'artistes, d'amis et de rares amateurs, au premier rang desquels figure la famille Wittgenstein. En 1904, Hoffmann réalise ainsi ce petit meuble pivotant, d'une conception analogue à de légères bibliothèques anglaises, pour l'appartement berlinois de Margaret Stonborough Wittgenstein (1882-1958).
Un tel meuble d'une géométrie épurée, totalement dénué d'ornement, peut paraître de prime abord d'une simplicité déconcertante. Sa construction est pourtant d'un raffinement extrême, chaque face présentant un agencement différent. La même élégance subtile caractérise l'utilisation du chêne passé au blanc de céruse, puis verni en noir, à l'instar d'anciennes techniques mises au point par les menuisiers japonais.