Jardinière

Emile Reiber
Jardinière
entre 1878 et 1880
cuivre galvanique à décor partiellement doré, argenté et patiné en noir, sur fond patiné en rouge ; poignées et pieds rapportés en cuivre doré ; doublure en tôle peinte
H. 13,0 ; L. 32,0 ; P. 25,6 cm.
Achat, 1985
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Emile Reiber (1826 - 1893)

Non contente d'obtenir le concours ponctuel d'artistes de renom, la plus importante manufacture française d'orfèvrerie civile de la seconde moitié du XIXe siècle, Christofle & Cie, s'attache les services de l'architecte et théoricien Emile Reiber. Nommé chef de l'atelier de dessin et de composition en 1865, il permet à la firme de développer dans les années 1870, en plus de sa production courante de vaisselle de table, une fabrication d'inspiration essentiellement japonisante tout à fait originale. Christofle se fait alors orfèvre du bronze polychrome.
Après avoir hésité "quelque temps, employant tour à tour la palmette indienne, l'oeillet des persans, le lotus égyptien et la pivoine des Chinois" (Burty, Les Emaux cloisonnés anciens, et modernes, 1868), Reiber se montre, l'un des plus fervents adeptes du Japonisme. Dans les modèles colorés qu'il compose pour Christofle, il s'approprie décors et techniques d'Extrême-Orient, renouvelant l'art de la table et de l'ameublement.
La découverte des bronzes japonais (ou chinois) est à la source de ces essais qui tendent notamment à égaler les alliages et incrustations pratiqués au Japon en faisant appel au progrès industriel. Les recherches de polychromie aboutissent à toute une collection de pièces décoratives, particulièrement remarquées aux Expositions universelles, à Vienne en 1873 et à Paris en 1878. Cette jardinière aux fleurs de cognassier - d'une série de même décor qui comporte aussi candélabres, lampes à pétrole, compotiers et coupes à fruits - témoigne de la réussite de ces "bronzes incrustés à reliefs polychromes", édités en diverses colorations, à fond noir ou fond rouge.

Oeuvre non exposée en salle actuellement