Marine avec récif

/
August Strindberg
Marine avec récif
1894
huile sur carton
H. 39,9 ; L. 30,0 cm.
Don Karl Otto Bonnier par l'intermédiaire de la société des Amis du musée d'Orsay, 2002
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
August Strindberg
Marine avec récif
1894
huile sur carton
H. 39,9 ; L. 30,0 cm.
Don Karl Otto Bonnier par l'intermédiaire de la société des Amis du musée d'Orsay, 2002
© droits réservés
August Strindberg (1849 - 1912)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Exécuté à Paris, où Strindberg s'installe en 1894 à l'invitation du peintre et marchand Willy Gretor, ce paysage fait partie d'une série réalisée en vue d'une exposition qui ne vit jamais le jour. Personnage aux activités douteuses, faussaire, Gretor avait l'ambition de faire connaître en France Strindberg peintre, alors que les tableaux de l'écrivain avaient déjà fait l'objet d'une exposition à Stockholm en 1892.
Au-delà de la probable influence de Turner, Strindberg exprime ici une philosophie qui envisage le cosmos comme une force unique, où les éléments - terre, eau, feu - participent d'une même nature. Strindberg reconnaît lui-même la valeur symbolique de ses paysages. Mais outre un sens "que tous peuvent saisir, quelquefois avec peine", il affirme qu'ils sont également porteurs d'une dimension "ésotérique", "réservé[e] au peintre et à quelques élus".
Dans l'essai qu'il rédige en français, "Des arts nouveaux ! ou Le hasard dans la production artistique", paru dans La revue des revues le 15 novembre 1894, l'artiste rapporte comment il assigne a posteriori un sens au chaos de la matière. La signification donnée aux formes pouvant, comme il le décrit non sans humour, changer selon l'humeur ou l'instant. Strindberg se réfère aux forces sauvages, tel le vent, qui dessinent dans la nature des formes incertaines et, en laissant une place au hasard, répondent à son programme esthétique : "Imiter la manière de créer de la nature".