Die Zeit

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Otto Wagner
Die Zeit
1902
armoire : hêtre verni en noir et aluminium
H. 207,0 ; L. 234,0 ; P. 52,0 cm.
Achat en vente publique, 1994
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Otto Wagner
Die Zeit
1902
armoire : hêtre verni en noir et aluminium
H. 207,0 ; L. 234,0 ; P. 52,0 cm.
Achat en vente publique, 1994
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Otto Wagner (1841 - 1918)
Niveau médian, Pavillon amont niveau 4

Les premiers meubles connus d'Otto Wagner dessinés dans les années 1880, une époque qui voue un véritable culte à l'ornement, frappaient déjà par leurs volumes amples et l'économie du décor. Plus tard, l'enseignement que Wagner dispense à l'Académie des Beaux-arts de Vienne donne au mobilier viennois contemporain ses fondements théoriques et pratiques. Selon lui, l'expression formelle d'un meuble ou d'un objet utilitaire naît de la fonction et du matériau employé. Le décor réduit au minimum ne sert plus alors qu'à souligner les principes constructifs.
En 1902, Wagner se voit confier la réalisation du bureau des dépêches du journal Die Zeit au n° 32 de la très élégante et bourgeoise Kärntnerstrasse. Il crée à cette occasion une façade entièrement revêtue de verre et d'aluminium qui fait figure de véritable manifeste de la modernité viennoise. Les meubles de l'agence, dont cette armoire est issue, sont également dessinés par lui.
Loin de céder à la tentation esthétisante et élitiste du mouvement Arts and Crafts - à laquelle succombent Hoffmann et Moser lors de la création en 1903 des Wiener Werkstätte -, Wagner, comme Loos, adopte avec franchise les matériaux et techniques de l'industrie. Toute ornementation superflue a disparu. Seul l'assemblage des lattes de bois sombres et des tiges d'aluminium sert à animer la surface ou à souligner la structure. Cet ensemble apparaît comme une sorte de prototype de l'ameublement que Wagner développe peu après dans les salles et bureaux de la Postsparkasse (Caisse d'épargne postale, 1904-1906). Il permet de mesurer combien le mobilier qu'il imagine est indissociable de ses principales réalisations architecturales.