Bouteille

/
Emile Gallé
Bouteille
après 1895
verre à deux couches soufflé-moulé, décor en creux
H. 27,0 ; L. 8,0 cm.
Donation Mme Antonin Rispal, 2005
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Gallé
Bouteille
après 1895
verre à deux couches soufflé-moulé, décor en creux
H. 27,0 ; L. 8,0 cm.
Donation Mme Antonin Rispal, 2005
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Gallé
Bouteille
après 1895
verre à deux couches soufflé-moulé, décor en creux
H. 27,0 ; L. 8,0 cm.
Donation Mme Antonin Rispal, 2005
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Gallé (1846 - 1904)
Niveau médian, Salle 64

Ce vase figure dans l'album de modèles déposé pour garantie au conseil des prud'hommes de Nancy par Gallé le 14 mai 1895, un an après la mise à feu des fours de sa cristallerie nancéienne dont la construction avait mis fin à près de trente années de va-et-vient entre Nancy et Meisenthal.
La bouteille est le premier modèle de la série et cette forme servit par la suite de support à d'autres types de décor. Son mode d'ornementation, qualifiée de " creuse " par Gallé lui-même dans la description des modèles, consiste en des arabesques profondément creusées dans un épais matériau vitreux. La matière ainsi travaillée pouvait soit être incolore soit, comme c'est ici le cas, se transformer en un somptueux rouge sang-de-boeuf virant au noir. Cet effet était obtenu par la superposition de deux couches d'intensité différente sur une paraison incolore.
Une oeuvre de ce type en dit long sur la manière dont Gallé jouait avec ses sources d'inspiration pour parvenir finalement à une création aussi personnelle qu'originale. En effet, la forme est empruntée à l'Extrême-Orient alors que les arabesques traduisent l'influence des arts de l'Islam. La tonalité rouge de la couche de verre intermédiaire, qui apparaît sous la forme d'un liseré en raison du léger retrait de la couche superficielle, renvoie au fameux sang-de-boeuf de la céramique chinoise qui fascina tant les céramistes français de la seconde moitié du XIXe siècle, et dont bon nombre s'acharnèrent à restituer les secrets de fabrication. Enfin, la couche la plus sombre rivalise par son intensité, sa brillance et sa douceur avec les laques extrême-orientaux.
Au vu du nombre assez important d'exemplaires répertoriés à ce jour, la série semble avoir rencontré un succès certain.