Plat à décor assyrien

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Théodore Deck
Plat à décor assyrien
1870
faïence à décor polychrome
H. 3,9 ; DM. 33,0 cm.
Don Jean-Marie Rossi, 2000
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Tony Querrec
Théodore Deck
Plat à décor assyrien
1870
faïence à décor polychrome
H. 3,9 ; DM. 33,0 cm.
Don Jean-Marie Rossi, 2000
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Tony Querrec
Théodore Deck
Plat à décor assyrien
1870
faïence à décor polychrome
H. 3,9 ; DM. 33,0 cm.
Don Jean-Marie Rossi, 2000
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Michèle Bellot
Théodore Deck (1823 - 1891)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

A partir de 1866, le peintre Albert Anker fait partie des collaborateurs réguliers du céramiste Théodore Deck. Ce dernier associe peintres, mais aussi sculpteurs et décorateurs, à sa production artistique. Cette pratique témoigne de la volonté, triomphante à la fin du second Empire et dans les années 1870, d'associer les Beaux-Arts à des objets produits de façon industrielle.
Les objets de style néo-assyrien ont été très en vogue en Angleterre dans les années 1860-1870. Pareille inspiration tirée de l'Antiquité orientale est restée, en revanche, un phénomène exceptionnel en France. Aussi ce plat paraît-il une oeuvre sans équivalent dans l'abondante production de Deck.
Anker et Deck se sont vraisemblablement inspirés, pour composer ce décor, de la publication de sir Henry Layard, The Monuments of Niniveh from Drawings Made on the Spot illustrated in 100 Plates (Londres, 1849).
Au bas, la chasse au lion reproduit un relief du palais d'Assurnasirpal à Nimroud. La scène du haut est en revanche moins facilement reconnaissable. On y voit un génie bénisseur, à tête de rapace, suivi par deux archers et deux cavaliers. Les figures de cette partie étant sans doute empruntées à différents reliefs. A droite et à gauche, les inscriptions cunéiformes semblent de pure fantaisie.
Au centre, apparaît le portrait d'un roi ou d'un prêtre, bien que la tiare à cornes soit normalement réservée aux divinités. Il s'agit d'une savoureuse restitution par Ancker, d'après une figure de génie bénisseur, gardien des portes, comme il en existait à Nimroud et Khorsabad. Le peintre, surtout connu pour ses toiles rustiques ou intimistes, révèle dans sa collaboration avec Deck un tout autre aspect de son oeuvre.