Calanque (six heures du soir)

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Lucien Lévy-Dhurmer
Calanque (six heures du soir)
entre 1930 et 1936
huile sur toile
H. 66,0 ; L. 91,0 cm.
Dation, 2006
Droits réservés © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Lucien Lévy-Dhurmer
Calanque (six heures du soir)
entre 1930 et 1936
huile sur toile
H. 66,0 ; L. 91,0 cm.
Dation, 2006
Droits réservés © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Franck Raux
Lucien Lévy-Dhurmer (1865 - 1953)

En 1936, Lévy-Dhurmer expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts, sous le titre Quatuor de calanques, un ensemble de quatre tableaux repré­sentant des calanques à différents moments de la journée : Matin, Six heures du soir, Crépuscule, Nuit. Le titre de cet ensemble (Quatuor), qui fait appel à l'univers de la musique, souligne non seulement le caractère poétique des lieux, mais surtout l'ambition de rendre compte de l'écoulement du temps (l'écoute musicale s'inscrivant dans la durée).
On songe également aux séries réalisées par Claude Monet, et notamment celle consacrée à la cathédrale de Rouen (1892-1895). Lévy-Dhurmer, comme son prestigieux devancier, s'est livré ici à un ambitieux travail, car rien n'est plus ardu que de saisir un instant, par nature fugace.
Il faut se garder de voir dans le Quatuor l'expression d'une spontanéité ou d'un acquiescement inconditionnel aux données du réel. Au contraire, tout y est patiemment reconstruit. Ainsi, Lévy-Dhurmer a d'abord multiplié les notations rapides in situ avant de réaliser, dans le calme de l'atelier, pastels puis huiles sur toile. Comme dans sa série réalisée au bord des [lienCommentaire:146449]lacs alpins[/lienCommentaire] entre 1925 et 1935, il magnifie ce paysage méditerranéen, se délectant des effets de phosphorescence. En restreignant son champ de vision au point d'éliminer toute ouverture sur l'horizon, il arrache la scène à toute locali­sation trop précise. Les falaises sont transfigurées en un précieux écrin qui abrite une étendue liquide, mystérieuse et vivante.
La Calanque (six heures du soir) est la seule des toiles du Quatuor à avoir intégré les collections publiques françaises. Parmi les nombreuses autres versions au pastel, l'une est conservée au musée des beaux-arts de Brest, une autre à la National Gallery of Art de Washington, tandis que le musée d'Orsay possède une Calanque de format vertical.

Oeuvre non exposée en salle actuellement