L'Enlèvement des filles de Leucippe

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Ker-Xavier Roussel
L'Enlèvement des filles de Leucippe
1911
huile sur toile
H. 431,5 ; L. 240,0 cm.
Achat, 1935
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Gérard Blot
Ker-Xavier Roussel
L'Enlèvement des filles de Leucippe
1911
huile sur toile
H. 431,5 ; L. 240,0 cm.
Achat, 1935
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Ker-Xavier Roussel (1867 - 1944)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Cette toile de très grand format appartient à un décor conçu par Roussel pour l'hôtel particulier de la famille Bernheim, avenue Henri Martin à Paris. Depuis de nombreuses années le peintre s'était spécialisé dans les thèmes bucoliques mettant en scène nymphes et satyres. Il aime également représenter des scènes de la mythologie gréco-romaine avec des dieux et des déesses. Ce retour à des thèmes classiques forme un contrepoint aux recherches d'avant garde de la peinture contemporaine, remise en question par les fauves et les cubistes.
Ce panneau illustre l'enlèvement des filles de Leucippe par Castor et Pollux. Rubens avait peint le même épisode en 1616, le tableau est conservé à la Pinacothèque de Munich. A l'opposé de cette oeuvre de référence montrant le moment le plus violent de l'enlèvement, Roussel se contente d'évoquer l'instant juste avant. Les jeunes filles découvrant le cavalier, tout petit, vêtu de rouge et placé presque au centre de la toile, tentent de fuir et de voiler leur nudité. Les trois personnages forment une ligne baroque qui serpente et anime le paysage traité de manière statique et stéréotypée.
Cette grande composition de Roussel rend compte de l'art maîtrisé du peintre arrivé à sa maturité. L'artiste a couvert sa toile de petites touches dynamiques qui donnent vie à cet épisode un peu obscur. On peut admirer l'étagement équilibré des plans ainsi que la robuste des anatomies féminines. Pour compléter son décor, Roussel a peint un encadrement fleuri tout autour de la toile.