Accrochage

Deux acquisitions récentes : Dessins de Maurice Denis pour Sagesse et Fioretti

Du 31 octobre 2006 au 21 janvier 2007 -
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing
75007 Paris
Plan & itinéraire
Denis Maurice (1870-1943) peintre
Illustration des Fioretti. Petites Fleurs de saint François d' Assise
Paris, musée d'Orsay, conservé au musée du Louvre
2003, achat, M. Henri Petiet
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Le musée d'Orsay a acquis en 2003 un ensemble de dessins de Maurice Denis destinés à l'illustration de Sagesse de Paul Verlaine et Fioretti de Saint François d'Assise. Ils sont présentés ici en parallèle aux expositions consacrées à la peinture et aux photographies de l'artiste.

Les dessins pour Sagesse de Paul Verlaine constituent la première entreprise du jeune artiste – alors âgé de dix-neuf ans – dans le domaine du livre illustré, et revêtent ainsi une importance particulière dans l'histoire du livre Nabi.Le recueil de Verlaine avait été publié en 1881 ; Maurice Denis le découvre en novembre 1889 et s'engage dans l'illustration du texte ; il présente ses dessins au poète, qui se serait montré sceptique.Dans un premier temps, le projet n'aboutit pas et, en 1911, Vollard le reprend et confie les gravures à Jacques Beltrand. Maurice Denis refait pour cette édition des dessins, en restant proche du style des premiers. En 1915, il se souvient dans son Journal de cette première et capitale expérience :

« Introspection : Je me vois en train de penser les dessins de Sagesse. Je sors du collège. Je sais que l'art n'a de valeur que si il est l'expression du génie individuel... »

Contemporains de la réflexion théorique énoncée dans Définition du néo-traditionnisme, ces dessins en sont l'expression artistique ; ils marquent un jalon dans la carrière de Denis.

 

 

© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

 

 

L'édition illustrée des Fioretti, publiée en 1913, est due à l'initiative privée d'André Pératé (1862-1947) conservateur au château de Versailles, amateur éclairé et collectionneur d'art italien. Maurice Denis, qui garda toute sa vie une profonde inclination pour la pensée de Saint François, avait découvert les Fioretti dans la traduction sélective de A.-F. Ozanam.Il se rend en Italie pour un voyage d'étude décisif, en avril 1910, qu'il relate dans son Journal. L'artiste a loué une bicyclette pour ce pèlerinage de dix jours sur les traces du saint et de l'art italien. Attentif avant tout aux paysages, il l'est aussi au quotidien des paysans et au pittoresque local.Au texte publié de ce voyage répondent les dessins de trois carnets (n° 33, n° 34, n° 35, collection particulière). Ils contiennent essentiellement des paysages sur nature, des relevés d'architecture et de fresques, quelques croquis de mise en place pour des compositions et un petit herbier de fleurs collectées.Célébré à sa publication comme un des sommets de la bibliophilie, Fioretti n'est sans doute pas la plus audacieuse des contributions de Maurice Denis à l'art du livre illustré mais incontestablement une des plus séduisantes, exaltée par la virtuosité technique des gravures de Beltrand. Pour l'artiste, ce travail avait une valeur particulière : c'était conjuguer son amour de l'Italie, du paysage et de l'art italien, à son affection spirituelle pour le saint, et leur rendre hommage.

L'exposition est maintenant terminée.

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