1893 : l'Europe des peintres

Par cette exposition, le musée d'Orsay et la Réunion des musées nationaux ont souhaité célébrer l'Europe de 1993, en rappelant la richesse des échanges artistiques et intellectuels européens d'il y a cent ans.
L'exposition a dressé un panorama transversal des grands mouvements internationaux dans leur diversité. Elle a présenté également 95 oeuvres peintes ou exposées en 1893 par des artistes originaires de dix-huit pays (dont Etats-Unis, France, Allemagne, Angleterre, Italie, Belgique, Autriche...), des plus célèbres aux plus méconnus en France.
Le choix d'une seule année n'est pas exempt de partis pris ou d'oublis. Cette méthode, qui tient plus du géologue ou de l'archéologue que de l'historien d'art, permet toutefois d'offrir au public une carte imagée d'un moment très précis de la fin du siècle dernier. De ce rassemblement hétéroclite ressort une vision singulière de l'Europe des peintres en 1893 : l'Académie et la peinture d'histoire tombent doucement en désuétude ; le modernisme connaît sa pleine expansion ; le positivisme et le naturalisme laissent place aux tentations idéalistes et mystiques ; c'est le temps de l'engouement pour la littérature russe et scandinave et pour la poésie de Mallarmé ; les styles s'interpénètrent en un véritable chassé-croisé : peintres symbolistes et peintres de l'âme côtoient les tenants du néo-impressionnisme et du pointillisme.
L'année 1893 témoigne également de la circulation des hommes, des oeuvres et des idées. Une variété incroyable de fortes individualités sont mises en présence : Degas, Corinth, Ensor, Munch, Rousseau, Cézanne, Puvis de Chavannes, Gauguin, Maurice Denis, Bonnard, Jan Toorop, Félix Valloton ou Burne-Jones, pour ne citer que ceux-là.