"La Paye des moissonneurs" de Léon Lhermitte
Avec l'achat de la Paye des moissonneurs par l'Etat le jour même de l'ouverture du Salon de 1882, Lhermitte accède à la notoriété et devient un des représentants de la peinture paysanne sous la IIIe République. A partir de cette date, il se spécialise dans la chronique du monde rural, thème qu'il traitera jusqu'à sa mort, en 1925.
Lhermitte est donc accueilli au Salon comme le Messie tant attendu. L'impact de cette oeuvre sur le grand public est immédiat. Le témoignage de la lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo en 1885, est frappant : "Il est certain que depuis des années je n'ai rien vu d'aussi beau que cette scène de Lhermitte...
Lhermitte me préoccupe trop ce soir pour continuer à parler d'autre chose.
Quand je songe à Millet ou à Lhermitte, je trouve l'art moderne aussi puissant que l'oeuvre de Michel-Ange ou Rembrandt".
Comment expliquer ce succès ?
Les contemporains y virent tantôt une "noble glorification du travail" (Paul Leroy), tantôt une oeuvre pleine de "sincérité" et même de "vérité"; Jules Claretie crut déceler dans cette oeuvre "la grandeur calme d'une scène biblique". Sans doute serait-il plus juste d'y voir avant tout, l'image même de l'idéal politique d'une Troisième République prenant appui sur un monde paysan, symbole de paix et de stabilité, d'ordre et de travail.
L'exposition est maintenant terminée.
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