Exposition au musée

L'ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Max Ernst

Du 05 mars au 23 juin 2013 -
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing
75007 Paris
Plan & itinéraire
Carlos Schwabe
La mort du fossoyeur
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Dans les années 1930, l'écrivain et historien d'art italien Mario Praz (1896-1982) a mis en valeur pour la première fois le versant noir du romantisme, désignant ainsi un vaste pan de la création artistique qui, à partir des années 1760-1770, exploite la part d'ombre, d'excès et d'irrationnel qui se dissimule derrière l'apparent triomphe des lumières de la Raison.
Carlos Schwabe-La Mort et le fossoyeur
Carlos Schwabe
La Mort et le fossoyeur, 1900
Paris, musée d'Orsay, conservé au département des Arts Graphiques du musée du Louvre
Legs Michonis, 1902
© RMN (Musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi / Patrice Schmidt

 

Cet univers du romantisme noir se construit à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre dans les romans gothiques, littérature qui séduit le public par son goût du mystère et du macabre. Les arts plastiques emboîtent rapidement le pas : les univers terribles ou grotesques de nombreux peintres, graveurs et sculpteurs de toute l'Europe rivalisent avec ceux des écrivains : Goya et Géricault nous confrontent aux atrocités absurdes des guerres et naufrages de leur temps, Füssli et Delacroix donnent corps aux spectres, sorcières et démons de Milton, Shakespeare et Goethe, tandis que C.D. Friedrich et Carl Blechen projettent le public dans des paysages énigmatiques et funèbres, à l'image de sa destinée.

 

À partir des années 1880, constatant la vanité et l'ambiguïté de la notion de progrès, maints artistes reprennent l'héritage du romantisme noir en se tournant vers l'occulte, en ranimant les mythes et en exploitant les découvertes sur le rêve, pour confronter l'homme à ses terreurs et à ses contradictions : la sauvagerie et la perversité cachée en tout être humain, le risque de dégénérescence collective, l'étrangeté angoissante du quotidien révélée par les contes fantastiques de Poe ou de Barbey d'Aurévilly. En pleine seconde révolution industrielle ressurgissent ainsi les hordes de sorcières, squelettes ricanants, démons informes, Satans lubriques, magiciennes fatales... qui traduisent un désenchantement provocant et festif envers le présent.

 

Lorsqu'au lendemain de la Première guerre mondiale, les surréalistes font de l'inconscient, du rêve et de l'ivresse les fondements de la création artistique, ils parachèvent le triomphe de l'imaginaire sur le principe de réalité, et ainsi, l'esprit même du romantisme noir. Au même moment, le cinéma s'empare de Frankenstein, de Faust et des autres chefs-d'œuvre du romantisme noir qui s'installe définitivement dans l'imaginaire collectif.

 

Prenant la suite d'une première étape de l'exposition au Städel Museum de Francfort, le musée d'Orsay propose de découvrir les multiples déclinaisons du romantisme noir, de Goya et Füssli jusqu'à Max Ernst et aux films expressionnistes des années 1920, à travers une sélection de 200 œuvres comprenant peinture, arts graphiques, sculpture et œuvres cinématographiques.

L'exposition est maintenant terminée.

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