Vers le reportage (1843-1933)
Le mot « reporter » qui désigne un journaliste enquêtant sur un sujet, est passé dans la langue française au début du XIXe siècle, alors que la presse était en plein essor. Les reportages photographiques proprement dits existent dès l'invention de la photographie sur papier au début des années 1840, mais sont d'abord condamnés à rester relativement confidentiels. Ils se développeront au XXe siècle avec le perfectionnement des appareils et l'explosion des revues illustrées. Il aura fallu attendre pour cela que l'impression simultanée de la photographie et du texte soit enfin réalisable à grande échelle.
C'est après les évènements de 1848 que les « gens du commun » ont accédé à la « dignité historique », pour reprendre l'expression du professeur Robert Herbert, et sont devenus un des thèmes privilégiés des philosophes, des écrivains et des peintres, avant d'être celui des politiques. Les photographes ont naturellement emboîté le pas.
Les épreuves exposées ont été réalisées à des époques et dans des conditions très différentes. On y trouve des exercices d'artistes, telle la série sur les pêcheurs de New Haven prise en 1843 par Hill et Adamson, des commandes officielles de Napoléon III - sur la création d'un Hospice pour les ouvriers blessés sur les chantiers ou les inondations du Rhône -, ou bien de véritables études sociologiques, tel le reportage réalisé en 1919 à la demande d'un organisme caritatif à sur les communautés juives en Pologne...
Ces clichés affirment, aussi sûrement que l'ont fait les œuvres de Daumier, Courbet, Millet et Doré, l'existence de ces nouveaux héros. D'abord perçus comme représentants d'une classe, ils acquièrent au début du XXe siècle, maturation de la conscience sociale et perfectionnement des techniques aidant, le statut d'individus à part entière.
L'exposition est maintenant terminée.
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