Exposition au musée

François-Rupert Carabin (1862-1932) ou l'unité de l'art

Du 19 avril au 11 juillet 1993 -
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing
75007 Paris
Plan & itinéraire
François-Rupert Carabin-Bibliothèque
François-Rupert Carabin, Albert Gabriel Servat
Bibliothèque (détail), en 1890
Musée d'Orsay
1983
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
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Carabin, l'alsacien, est un créateur reconnu par les meilleurs observateurs de son temps. Le critique d'art Gustave Geffroy cite ses oeuvres à chaque salon en célébrant ce "retour vers l'art national du Moyen Age". Carabin, outre un retour au passé et à la tradition, fait un usage immodéré du bois pour ses sculptures.
Alors artisan-ouvrier chez un sculpteur sur bois du faubourg Saint-Antoine, il fréquente cafés et cabarets de la butte Montmartre. Pilier du Chat Noir, il aime y retrouver ses compagnons d'absinthe tels Willette et Toulouse-Lautrec.
Le tandem Carabin-Lautrec se met alors en quête de l'univers des "femmes déchues" et des maisons closes durant les années 1890-1892. Observateur attentif et passionné du Montmartre populaire, tapageur et nocturne de la fin du XIXe siècle, Carabin choisit tous ses modèles dans ce milieu-là. La femme est omniprésente dans la structure, dans l'architecture même, des meubles extravagants de cet artiste.
"Audacieuse perversité" : telle est l'expression qui vient à l'esprit de celui qui jette un oeil sur son oeuvre dont le réalisme s'offre dans le moindre détail. Rien de moins décoratif ou d'esthétique cependant, dans l'emploi de la femme chez Carabin : femmes atlantes, courtisanes, sphinges et sirènes, tour à tour emblématiques ou allégoriques. Inspiré par le milieu montmartrois, Carabin dépasse le réalisme pour s'intégrer dans l'art sulfureux et fantastique de l'Europe fin-de-siècle. La femme devient le monstre diabolique par excellence.
Le monde du sculpteur se révèle comme l'expression la plus symptomatique de ce que fut l'art décoratif au tournant du siècle. A son régionalisme s'oppose sa modernité due à l'exploitation des qualités des matériaux : bronze (série des six statuettes de Loïe Fuller, 1896-1897), grès (Fontaine-lavabo, 1897-1898), mais surtout, bois qu'il taille, trempe dans l'huile de lin et patine au pouce (Bibliothèque du Dr. Henry Montandon, 1890, musée d'Orsay).
Cette exposition-dossier, reprise en partie de celle organisée par Nadine Lehni et Etienne Martin au musée d'art moderne de Strasbourg (FR Carabin 1862-1932, janvier-mars 1993), a présenté toutes les techniques de l'artiste, sculptures, objets d'art, dessins et photographies.

L'exposition est maintenant terminée.

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