Accrochage

Nouvelles acquisitions : deux peintures de Pierre Puvis de Chavannes

Le Ballon, 1870 et Le Pigeon, 1871

Du 27 octobre 1987 au 24 janvier 1988 -
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing
75007 Paris
Plan & itinéraire
Pierre Puvis de Chavannes
Le Ballon, en 1870
Musée d'Orsay
Don galerie Acquavella, 1987
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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Grâce au don de Mr Acquavella, de New York, en 1987, ces deux saisissants camaïeux peints pendant le siège de Paris reviennent définitivement en France, après être restés pendant plus d'un siècle dans la famille d'un amateur américain, M. Lamont, qui les avait acquis en 1874 lors d'une loterie organisée pour la reconstruction de Chicago détruite par l'incendie d'octobre 1871.

Ils ont conservé, fait exceptionnel, leurs bordures d'origine, peintes par l'artiste et portant les inscriptions qui explicitent les sobres allégories de la Ville de Paris en deuil, coupée de la France par les troupes prussiennes et communiquant avec la province grâce aux ballons - plus de soixante partiront ainsi, dont l'un le 7 octobre avec Gambetta à son bord - et aux pigeons-voyageurs qui apportaient, dans un mince tube fixé à une plume de la queue, les dépêches officielles.

Sur le cadre du Ballon, on peut lire : "La ville de Paris investie confie à l'air son appel à la France" et sur celui du Pigeon : "Echappé à la serre ennemie, le message attendu exalte le coeur de la fière cité".

Théophile Gautier rapporte que c'est pendant une garde sur les remparts que Puvis aurait eu l'idée du Ballon. Achevé à la fin de novembre 1870, il est immédiatement diffusé par la lithographie d'Emile Vernier, décrit dans la presse et admiré par des "esprits d'élite" qui suggèrent à l'artiste de faire un pendant ; achevé au début de 1871, il fut également diffusé par la lithographie.

Les deux compositions qui puisent leur iconographie dans les événements contemporains, échappent cependant à l'usage dramatique et pittoresque, si fréquente à l'époque, et n'en sont que plus émouvantes.

Elles se répondent point par point : à la femme armée simplement vêtue d'un austère costume du temps - se tournant vers les hauteurs du fort du Mont Valérien au delà des remparts et accompagnant du geste le ballon, s'oppose la même figure de deuil, vue de face cette fois, recueillant le pigeon qui a échappé aux griffes d'un de ces faucons dressés par l'ennemi, au-dessus d'une vue de l'ile de la Cité, enfouie sous la neige ; pendant ce dur hiver, elle tomba en abondance à partir du 22 décembre.

Les dessins préparatoires, les esquisses peintes par Puvis et les lithographies de Vernier, qui furent vendues à l'époque à 50.000 exemplaires, accompagnent la présentation.

L'exposition est maintenant terminée.

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