Zouave 2nd Division, Portrait of Roger Fenton
Lorsque Roger Fenton arrive à Sébastopol, en mars 1855, les conditions climatiques sont favorables à l'usage des plaques au collodion humide. "Dans cette période jusqu'au commencement du printemps, la lumière et la température étaient tout ce qu'un photographe peut désirer de mieux" rapportera-t-il. La saison s'avançant, la lumière devient plus forte, la température plus chaude, les mouches gênent le photographe qui profite alors des seules heures propices au travail, très tôt le matin, pour faire poser les chefs militaires : "Il est impossible de travailler après neuf ou dix heures à cause de la chaleur intense, qui fait sauter les bouchons de mes bouteilles, et abîme toutes les images".
Fenton s'attache particulièrement à montrer la diversité ethnique du camp allié : Croates, Egyptiens, Macédoniens, zouaves et tirailleurs algériens. Lui-même se fait photographier par son assistant, Marcus Sparling, vêtu d'une tenue de zouave, corps d'infanterie créé en 1831 en Algérie et qui s'illustra particulièrement au cours de la guerre de Crimée.
Fenton revient à Londres avec trois cent soixante clichés à la fin du mois de juin 1855, sans avoir vu la chute de Sébastopol qui se produit le 8 septembre 1855. Un autre photographe britannique, James Robertson, entre alors dans ce qui reste de la ville après trois cent quarante jours de siège, à la mi-novembre c'est au tour des français Jean-Charles Langlois et Léon Eugène Méhédin de se rendre sur place.