Jeux d'eau

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Pierre Bonnard
Jeux d'eau
entre 1906 et 1910
huile sur toile, panneau décoratif
H. 248,6 ; L. 298,3 cm.
Achat avec le concours du Fonds du Patrimoine, 1996
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Pierre Bonnard
Jeux d'eau
entre 1906 et 1910
huile sur toile, panneau décoratif
H. 248,6 ; L. 298,3 cm.
Achat avec le concours du Fonds du Patrimoine, 1996
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Adrien Didierjean
Pierre Bonnard (1867 - 1947)

Ce panneau décoratif fait partie d'un ensemble de quatre grands tableaux peints par Bonnard, entre 1906 et 1910, pour la salle à manger de Misia Sert, égérie de nombreux peintres, poètes et musiciens au début du XXe siècle. Depuis plusieurs années déjà, Bonnard s'éloigne des préceptes nabis. Il ne peint plus en aplats colorés, retrouve un certain sentiment de l'espace en abandonnant les compositions fermées et redécouvre, d'une certaine manière, les jeux de lumière chers aux impressionnistes. Comme ses amis Maurice Denis et Ker-Xavier Roussel, il renoue avec la tradition classique et les thèmes arcadiens. Rêve d'un âge d'or mythique cher à Nicolas Poussin et à Claude Lorrain, également illustré par Puvis de Chavannes ou encore Gauguin.
Jeux d'eau est une invitation au voyage : des baigneuses mythiques s'ébattent dans l'eau au bord d'un rivage irréel où l'on aperçoit la figure accroupie d'un Oriental. A gauche, un mystérieux galion peuplé de figures contemporaines crée un décalage temporel et spatial typique de l'humour de Bonnard. Il peut aussi s'agir d'un clin d'oeil au yacht de Misia.
Quant à la bordure de fond orange, où des singes et des pies s'agitent dans la plus grande fantaisie, elle n'est pas sans évoquer les tapisseries à thèmes exotiques du XVIIIe siècle, mais aussi les grandes compositions décoratives aux encadrements végétaux de Puvis de Chavannes. Ne doit-on voir, dans ces singes jouant avec des colliers de perles, une allusion à la belle Misia, célèbre croqueuse de diamants ?

Niveau médian, Pavillon amont