L'Averse

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Paul Sérusier
L'Averse
1893
huile sur toile
H. 73,0 ; L. 59,6 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Mlle Boutaric, 1980
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Sérusier
L'Averse
1893
huile sur toile
H. 73,0 ; L. 59,6 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Mlle Boutaric, 1980
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Sérusier
L'Averse
1893
huile sur toile
H. 73,0 ; L. 59,6 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Mlle Boutaric, 1980
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Paul Sérusier
L'Averse
1893
huile sur toile
H. 73,0 ; L. 59,6 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Mlle Boutaric, 1980
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Rachel Prat
Paul Sérusier (1864 - 1927)
Niveau supérieur, Salle 39

Cinq années se sont écoulées depuis la fameuse leçon de peinture donnée par Gauguin à Sérusier près de Pont-Aven. Ce dernier, resté fidèle au synthétisme et à la Bretagne, séjourne souvent à Huelgoat (Finistère) où il peint cette toile. La pluie, phénomène banal du climat breton, y prend un aspect intemporel avec ses hachures grises, posées comme un décor. Conformément à l'enseignement de Gauguin, qui recommandait de simplifier formes et couleurs, Sérusier concentre l'expression de son sujet en quelques traits, excluant les détails. Ce traitement synthétique est particulièrement éloquent dans la silhouette du petit personnage du fond, semblable à un champignon, avec son parapluie posé au-dessus d'une jupe.
Au premier plan, la stylisation de la jeune femme évoque les raccourcis et la simplicité des bois japonais. Comme ses amis nabis, Sérusier ne dissimule pas son admiration pour les estampes d'Extrême-Orient qu'il copie pour mieux s'en imprégner. C'est probablement aux Japonais qu'il doit aussi le sujet du tableau : pluie, neige, bourrasques sont des thèmes chers aux artistes de l'époque d'Edo (1615-1867).
Comme dans les gravures, la priorité est donnée à la ligne sur la couleur. Pour Sérusier, trop de couleurs nuit "à l'ensemble. Trois ou quatre teintes bien choisies, cela suffit, et cela est expressif ; les autres couleurs ne font qu'affaiblir l'effet".
Ici, les couleurs se réduisent ainsi à quelques teintes mates et terreuses qui évoquent celles des fresques italiennes. L'averse emprunte aussi aux primitifs une vision monumentale et atemporelle du sujet. Sérusier apprécie le caractère archaïque de la Bretagne, conservatrice et immobile dans ses traditions. "Le vêtement moderne change trop souvent, écrit-il, j'adoptais pour mes figures un costume breton qui n'a pas d'âge".