La Lutte bretonne

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Paul Sérusier
La Lutte bretonne
entre 1890 et 1891
huile sur toile
H. 91,5 ; L. 72,0 cm.
Legs Mlle Henriette Boutaric, 1984
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Sérusier
La Lutte bretonne
entre 1890 et 1891
huile sur toile
H. 91,5 ; L. 72,0 cm.
Legs Mlle Henriette Boutaric, 1984
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Paul Sérusier (1864 - 1927)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Pour Sérusier, la rencontre avec Gauguin en 1888 à Pont-Aven constitue une véritable révélation. C'est sous sa dictée qu'il peint le célèbre Talisman, petit tableau, lui aussi conservé au musée d'Orsay, qui devient rapidement l'oeuvre de référence du groupe des Nabis, dont Sérusier sera le principal théoricien.
L'exemple de Gauguin est encore très présent dans Lutte bretonne. Sérusier met en scène deux enfants s'empoignant sous le regard attentif des spectateurs, pour la plupart des femmes portant la coiffe bretonne traditionnelle. Le sujet renvoie à deux tableaux peints par Gauguin en 1889, Enfants luttant et La vision après le sermon, que Sérusier connaissait probablement. Le peintre séjourne régulièrement en Bretagne. La région est alors perçue par les artistes de l'Ecole de Pont-Aven comme le conservatoire de traditions ancestrales, épargné par le progrès industriel.
Sérusier représente la lutte bretonne traditionnelle, le gouren. Il met tout en oeuvre pour donner au tableau l'aspect d'une image naïve et archaïque : aucune perspective ne vient creuser l'espace, les personnages sont traités de façon schématique, à la limite de la caricature. Les couleurs franches et vigoureusement cloisonnées renvoient à l'art populaire et aux estampes japonaises, qu'admirait tant Sérusier.