Vase tripode

Auguste Jean
Vase tripode
entre 1880 et 1890
verre translucide violet, applications de verre translucide métallisé violet, décor peint d'émaux opaques et métallisés or
H. 20,1 ; L. 14,6 ; P. 16,1 cm.
Donation Mme Antonin Rispal, 2005
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Auguste Jean (1830 - 1904)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Auguste Jean est né à Paris, sans doute entre 1830 et 1835, puisqu'il fonde son atelier vers 1859. Fils de céramiste, il commence à être connu à partir de 1860 comme céramiste et décorateur de faïences fines avant de se tourner vers la verrerie d'art.
Ses verreries sont remarquées pour la première fois à l'Exposition universelle de Paris de 1878 où il reçoit une médaille de bronze. Il propose des pièces de verre coloré de forme classique, mais compliquée par des saillies et des reliefs, obtenus par un travail de la masse vitreuse à la pince, à chaud, ce qui deviendra sa marque distinctive.
Ce vase tripode à décor émaillé est caractéristique des créations d'Auguste Jean. De même que les "larmes" qui tombent du col, les côtes ondulantes qui se développent à partir des trois pieds sont constituées de verre rapporté. Elles sont rejointes dans leur partie supérieure par des langues de verre, étirées par l'artiste depuis le bord du vase.
L'opposition entre ces formes tourmentées qui conservent une sorte d'énergie vivante, et le décor japonisant, aux teintes sagement harmonisées et minutieusement appliquées sur les surfaces demeurées lisses, constitue l'un des charmes de cette oeuvre.
Désirant innover, Auguste Jean dépose plusieurs brevets d'invention visant à donner un décor ou des reflets métallisés d'abord à la céramique, puis à la verrerie. De tels effets sont ici visibles dans les méandres des trois parties latérales et les déformations du bord.
Inventeur inlassable, Auguste Jean a ouvert, grâce à la liberté et à l'invention de ces formes exubérantes, la voie aux recherches qui sont encore celles des verriers contemporains.