Coupe

François Décorchemont
Coupe
1912
pâte de verre
H. 13,2 ; L. 12,5 cm.
Achat au Salon de la Société des artistes français de 1912, 1912 ; Dépôt du musée national d'art moderne, 1977
© Adagp, Paris, 2024 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Jean Schormans
François Décorchemont (1880 - 1971)
Niveau médian, Pavillon amont

Au printemps 1912 le verrier François Décorchemont présente pour la première fois au Salon des Artistes décorateurs, puis au Salon des Artistes français, un ensemble de pièces -parmi lesquelles cette coupe à décor de roses- qui témoigne d'une nouvelle voie empruntée par l'artiste. Les parois épaisses et translucides, puissantes et lumineuses, de ces créations contrastaient avec l'extrême finesse et l'opacité des modèles qui, depuis 1903, date de ses débuts, caractérisaient ses oeuvres verrières.
A partir de 1909, tout en maintenant sa production de pâte de verre fine, Décorchemont s'était engagé dans l'expérimentation d'une nouvelle technique de moulage. Avec l'aide de son père, Louis-Emile Décorchemont (1851-1920), statuaire, collaborateur de Jean-Léon Gérôme et professeur de sculpture à l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Paris, il entreprend d'adapter au verre le procédé de la fonte à cire perdue. Parallèlement il expérimente une nouvelle composition de pâte vitrifiée assurant transparence et lumière.
D'une sensibilité proche des réalisations d'Albert Dammouse, les créations de Décorchemont s'en distinguent cependant par le refus du moulage sur nature des éléments naturels et par un désir d'effets sculpturaux mettant en valeur les formes et les lignes constructives de ses décors. Cette nouvelle conception de l'ornement et cette quête d'une matière épaisse et translucide, dans une perspective non plus seulement décorative mais également constructive, rejoint les recherches contemporaines de René Lalique, dont les avancées techniques au cours de ces années 1910 participent du même désir de renouvellement esthétique.