En 1856, Jan Hendrick Vriès, surnommé le « Docteur noir », publie un livret intitulé : Ordre de Dieu d’ériger le temple du royaume du Christ, prédit par Salomon […] par Ezéchiel, manifesté en vision à Vriès dans lequel il lance un concours aux architectes « de toutes nations » pour la construction du temple.
Il devra être en albâtre et se situer sur les Champs-Elysées à Paris, « centre du monde ». Il symbolisera la réunion de toutes les religions en un culte unique. Le choix du style reste libre mais le cahier des charges stipule « [...] qu’il s’agit d’un édifice sacré […] qui doit rivaliser […] avec Saint-Pierre de Rome, Saint-Paul de Londres, la cathédrale de Milan, Notre-Dame de Paris [...], etc. ». Sur le dessin, le temple est censé être au centre des Champs-Elysées, or, il ne nous présente pas cette vue de Paris. Il est plutôt situé dans un cadre architectural rappelant la place Vendôme avec, en arrière-plan, les tours de Saint-Sulpice et au fond, un puits artésien.
Le temple est colossal et très classique, comme le souhaitait le commanditaire. Les références sont éclectiques puisqu’elles puisent dans l’Antiquité (portiques et arcs de triomphe), dans la Renaissance (Saint-Pierre de Rome de Bramante) ; dans la période moderne (Saint-Paul de Londres de Wren). Les dessins sont exécutés à la plume et l’encre rouge, avec des détails de l’architecture parisienne au crayon. Le rendu des dessins et l’histoire unique de cette commande en font une œuvre singulière et mystérieuse.