Autour d'une sculpture : La Méditerranée de Maillol

Méditerranée dit aussi La Pensée, entre 1923 et 1927
Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Thierry Ollivier
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Peintre devenu sculpteur, une de ses premières grandes œuvres sera une femme accroupie, peinte, dessinée, tissée et enfin sculptée : La Baigneuse ou La Vague. Cette femme accroupie traversera son œuvre et le hantera dans tous ses essais. "Je cherche à ramasser les membres, disait-il, on entre dans une sculpture comme on entre dans une maison". La femme accroupie, amplifiée, construite, donnera naissance à une monumentale sculpture de plein air, La Nymphe, et sous de multiples états conservés ou détruits, elle deviendra enfin, La Méditerranée.
Aux œuvres trop subordonnées à la réalité, Maillol préférait l'invention. Ainsi, La Méditerranée deviendra la première sculpture moderne de l'art statuaire du XXe siècle. Cette rupture que Maillol opère avec la tradition narrative et descriptive de la représentation sous-tend une remise en cause fondamentale de l'art. Ses sculptures sont des pensées abstraites. Récusant le moule de l'académisme et l'éloquence du XIXe, l'artiste lui oppose la recherche de la forme pure et crée une sculpture libérée de tout contenu, littéraire, mythique ou religieux.
« Elle est belle, elle ne signifie rien, c'est une œuvre silencieuse »", André Gide à propos de La Méditerranée.
Toutes les grandes tendances de la sculpture moderne, allant du cubisme à l'abstraction, trouvent leur origine dans cette révolution silencieuse que le public découvrit avec La Méditerranée au Salon d'Automne de 1905
L'exposition est maintenant terminée.
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