La vie de Bohème

Tepidarium, "salle où les femmes de Pompéi venaient se reposer et se sécher en sortant du bain", en 1853
Musée d'Orsay
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Voir la notice de l'œuvre
Les artistes, affichant ostensiblement leur esprit d'indépendance, ne sont plus protégés par un mécène. Ils doivent en contrepartie se soumettre aux lois du marché et "produire" des oeuvres destinées à des clients potentiels. Or, tout concourt à opposer créateurs et acheteurs: le mode de vie, les centres d'intérêt, les idéaux. Suspicion et incompréhension s'installent de part et d'autre. Ainsi, le terme bohémien va donner naissance à un terme hybride, qui désigne l'existence que mènent certains artistes et littérateurs, choisissant de vivre suivant les caprices de leur fantaisie: l'expression "vie de bohème" est née.
Liberté, dédain des conventions et des contraintes sociales, comportement aux allures provocantes... L'esprit de bohème, qui fut l'apanage des Jeune-France (1831-1833) et dont les chefs de file furent Théophile Gautier et Petrus Borel, possède toutefois son revers : maladie, marginalité et pauvreté. Balzac déclarait en 1840 : "La bohème n'a rien et vit de ce qu'elle a. L'Espérance est sa religion, la Foi en soi-même est son code, la Charité passe pour être son budget". Henry Mürger, poète et dramaturge, rendu célèbre par ses Scènes de la vie de bohème, prévient que "la Bohème, c'est le stage de la vie artistique : c'est la préface de l'Académie, de l'Hôtel-Dieu ou de la Morgue".
Certains artistes seront reconnus après un passage dans la vie de bohème : citons, parmi d'autres, Félix Nadar (1821-1899), Robert de Champfleury (1821-1899) et Henry Mürger (1822-1861).
L'exposition est maintenant terminée.
Voir toute la programmation