Lucas Arruda

L’accrochage sur neuf murs sera essentiellement composé de petites toiles issues de la série des Deserto-Modelo, où « modèles de désert », c’est-à-dire des paysages imaginaires, des visions intérieures peintes de mémoire en atelier. Les peintures de Lucas Arruda ne sont en effet jamais réalisées sur le motif ou d’après photographies, mais sont toujours des reconstructions mnémoniques proches de l’abstraction. À la manière des impressionnistes toutefois, la question de la lumière et la projection sensible d’une forme d’introspection y sont particulièrement perceptibles. Comme l’écrit l’artiste : « la lumière est au centre de mon travail, elle est le mouvement. C’est la lumière qui guide ma peintre, qui crée l’intensité et finit par créer des espaces ni abstraits ni figuratifs ». Bien que petites, les peintures de Lucas Arruda sont chargées d’une grande tension dramatique, et il y est manifeste que chaque coup de pinceau est décisif, paradoxalement monumental à l’échelle de la toile.

Cette présentation prolonge la dynamique des précédentes expositions contemporaines, à la fois en explorant le rapport de repère emblématique qu’exerce le musée d’Orsay sur les peintres vivants en France et dans le monde entier, et en élargissant la « polyphonie d’Orsay » chère à Michel Laclotte à des figures emblématiques de la création contemporaine qui n’avaient pas l’habitude d’être présentées à Orsay. Ce sera ici la toute première présentation monographique d’un artiste de l’hémisphère sud, au sein de l’établissement.

Pour la première fois pour un projet contemporain du musée d’Orsay, l’exposition sera en écho à une présentation monographique simultanée au Carré d’Art de Nîmes, où seront notamment présentées des œuvres multimédias de Lucas Arruda dans un rapport de grande complémentarité.