Mariano Fortuny y Marsal, la mémoire de l’Orient

Personnages devant des arcades à l'Alhambra
1950, legs, Henriette Fortuny
Fortuny y Madrazo Mariano © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Thierry Le Mage
Mariano Fortuny y Marsal est sans conteste l’artiste espagnol à la plus grande renommée internationale au XIXe siècle. Le Catalan reçoit à l’École des beaux-arts de Barcelone un enseignement classique et étudie auprès de Claudio Lorenzale, grand admirateur de l’âge d’or de la peinture néerlandaise. Lauréat d’une bourse en 1858, il part pour l’Italie avant que le gouvernement espagnol ne le missionne pour l’expédition militaire au Maroc en 1860. Fortuny démarre ce périple par un voyage d’études à Paris.
Charismatique et fidèle en amitié, il s’entoure, à Paris, Rome, Madrid ou Grenade, d’artistes et d’amateurs qui lui prodiguent leur bienveillance. Le marchand de tableaux Adolphe Goupil et le baron Davillier le placent sous leur protection. Il rencontre Ernest Meissonnier, Jean-Léon Gérome lui prête son atelier, Henri Regnault l’admire, Georges Clairin voyage avec lui et Gustave Doré devient un proche. Il fréquente Giovanni Boldini, séduit par ses scènes de genre pittoresques et ses compatriotes, notamment Eduardo Zamaïcos.
Voyageur, collectionneur, connaisseur, l’œuvre de Fortuny se situe à la confluence de plusieurs influences tout en exprimant une véritable liberté de création.
Personnages devant des arcades à l'Alhambra
1950, legs, Henriette Fortuny
Fortuny y Madrazo Mariano © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Thierry Le Mage
Les œuvres d’arts graphiques
Henriette Fortuny, la veuve de son fils le peintre, photographe et designer Mariano Fortuny y Madrazo (1871-1949) a légué 9 carnets et 91 dessins au musée du Louvre en 1950. L’ensemble des 799 œuvres graphiques, marquées du cachet d’atelier, est à la fois représentatif de l’œuvre de l’artiste mais constitue également un reflet de sa création artistique parisienne.
Mariano Fortuny est un dessinateur fécond. Ses carnets de voyage contiennent des trésors de souvenirs de l’Orient. Frottis d’éléments d’architecture ou de la ciselure d’une arme, aquarelles, dessins à la mine graphite ou à l’encre proches de la gravure et même photographie d’Andalous, leur grande diversité de techniques graphiques retrace le témoignage de l’artiste espagnol.
De nombreux dessins en feuille de la collection du musée d’Orsay sont en outre des pages de carnets qu’il a arrachées en route ou détachées pour retravailler. La sélection présentée dans cet accrochage se concentre sur le séjour que Fortuny réalise en Andalousie et au Maroc de 1870 à 1872 et qui correspond à la consécration du peintre connaisseur qui révoque l’image fantasmée d’un Orient de luxe.
Accrochage présenté en salle 41, niveau supérieur
L'exposition est maintenant terminée.
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