Sade. Attaquer le soleil

Judith et Holopherne, 1927
Collection particulière
© Droits réservés / DR
Portrait en buste du jeune marquis de Sade, 1760-1762
Collection particulière
©Photo Thomas Hennocque © Thomas Hennocque / Thomas Hennocque
"Cet homme qui parut ne compter pour rien durant tout le XIXe siècle pourrait bien dominer le XXe", écrivait Guillaume Apollinaire dans son Introduction à l'oeuvre du marquis de Sade, en 1909. Il s'est d'autant moins trompé que cette oeuvre a d'abord fortement induit une part de la sensibilité du XIXe siècle, même si le personnage et ses idées y furent tenus pour maudits.
Si leurs impacts sur la littérature sont incontestables, de Baudelaire à Huysmans, en passant par Flaubert ou Swinburne..., avant qu'Apollinaire n'en reconnaisse l'importance décisive, la force de cette pensée est aussi d'avoir rencontré, révélé, sinon aggravé ce qui agite alors en profondeur l'expression plastique, concernant autant l'inscription du désir que son pouvoir de métamorphose.
Suggérer cette révolution sensible est le propos de cette exposition, c'est-à-dire comment le XIXe siècle s'est fait le conducteur tourmenté d'une pensée qui, menant à découvrir l'imaginaire du corps, va peu à peu révéler le désir comme grand inventeur de formes. Révolution sensible dont le propre aura été de prendre en compte les plus divers chemins empruntés par le désir, traversant les époques et mélangeant les registres.
A considérer cette diversité, on mesurera combien Sade, du plus profond de sa révolte, disant ce qu'on ne veut pas voir, aura incité à montrer ce qu'on ne peut pas dire. Ainsi, tel un nouveau défi, c'est la question de l'irreprésentable qu'il nous pose, en la liant à la liberté de "tout dire" comme à la liberté de chacun.
Humain, trop humain, inhumain
Humain, trop humain, inhumain
Homme nu portant un adolescent nu, vers 1879
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
A déclarer : "La cruauté n'est autre chose que l'énergie de l'homme que la civilisation n'a point encore corrompue", Sade constate ce dont l'histoire de l'art n'a cessé de témoigner. Cette violence y aura même été un constant sujet de fascination. Seulement, Sade est le premier à montrer que tous les prétextes sont bons pour la représenter et en même temps la justifier.
Ce qui revient à dire qu'un crime est un crime et, du coup, à mettre en question les bases spirituelles, morales, politiques de l'édifice social comme son ordre esthétique, servant à contenir et maquiller la violence nue à l'oeuvre dans les plus célébrées de nos conduites.
On ne le pardonnera jamais à Sade. Pourtant, Goya, Géricault ou Delacroix vont lui donner raison, dans la mesure où son propos rencontre et renforce un processus de laïcisation du mal, en train de travailler la peinture avec les progrès de l'incroyance. Les frontières se brouillent entre l'humain et l'inhumain. La représentation commence à en être bouleversée.
Plus encore, en éclairant ce qui lie meurtre et bravoure, martyrologie et cannibalisme, animalité et étreinte..., Sade souligne le plaisir qui y est pris et en révèle l'origine sexuelle : "La férocité est toujours ou le complément ou le moyen de la luxure". Au point d'annoncer sinon précipiter la réactualisation et la radicalisation du thème de l'enlèvement, que le XIXe siècle va libérer de son cadre mythologique, pour affirmer une violence sexuelle dont, par exemple, Füssli, Degas, Cézanne ou Picasso n'hésiteront pas à figurer la dimension criminelle.
Voir dans la nuit
Voir dans la nuit
Médée furieuse, 1838
Lille, Palais des Beaux-Arts
© Photo RMN - Stéphane Marechalle © RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle / DR
"Oh ! quelle énigme que l'homme !, dit le duc.
— Oui, mon ami [...]. Et voilà ce qui a fait dire à un homme de beaucoup d'esprit qu'il valait mieux le foutre que de le comprendre".
Plaisanterie de Sade qui fait écho à son continuel questionnement sur ce qu'il y a au fond de l'homme, jusqu'à le faire affronter l'innommable dans Les Cent Vingt Journées de Sodome. Si une telle descente est irreprésentable, on peut pourtant la rapprocher du curieux intérêt pour les représentations anatomiques, qui se manifeste alors, des premières gravures en couleurs (1746) de Gautier d'Agoty aux préparations d'Honoré Fragonard à partir de 1770.
C'est lors de son voyage en Italie (1775-1776) que Sade découvre les cires de la Specola de Florence et particulièrement la plus ancienne réalisée par Zummo, tel un petit théâtre représentant les ravages de la peste, qu'il évoquera encore, vingt ans après, dans l'Histoire de Juliette.
Le fascinent manifestement, à la fois, la force d'illusion de la cire comme matériau de toutes les métamorphoses et le caractère démontable de la plupart de ces mannequins qui, montrant à la fois le dehors et le dedans, font voir ce qu'on ne peut voir autrement, à moins de basculer dans la criminalité. S'il semble même préférer ces cires à tous les chefs-d'oeuvre italiens, c'est qu'elles le troublent. "J'aime les arts, ils échauffent ma tête", dira Juliette.
Conscient, bien avant le romantisme, d'appartenir à un univers en continuel devenir, Sade n'aura pas d'autre critère esthétique que cet ébranlement qui ajoute à la mouvance du monde, en le recréant au gré du désir.
Entre plaisir et douleur l'inscription du désir
Entre plaisir et douleur l'inscription du désir
Angélique, vers 1819
Paris, musée du Louvre, département des peintures
Legs Paul Cosson, 1926
© Photo RMN - Stéphane Maréchalle © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Stéphane Maré challe / DR
Après Sade, avec Sade et contre Sade, le XIXe siècle va affirmer de quelle nuit le désir émerge pour y replonger plus encore. Sans doute, de même que Sade n'a pas inventé le sadisme, de même le XIXe siècle n'a pas découvert la violence amoureuse mais va en faire une de ses préoccupations majeures au cours d'une dramatisation érotique, où le désir tend à devenir le sujet de ce qui se peint comme de ce qui s'écrit.
Si, avec l'histoire de Roger et Angélique, le personnage de la jeune captive va s'imposer, grâce à Ingres, en figure de l'éperdu, sa nudité devient l'emblématique page de chair, où le désir va s'inscrire de plus en plus profondément.
Une cinquantaine d'années après que les idées de Sade auront cheminé dans la clandestinité, apparaissent des oeuvres comme Les Fleurs du mal (1857), Les Diaboliques (1874), Le Jardin des supplices (1899). A eux seuls, leurs titres éclairent sur une prise de conscience de ce qui lie plaisir et douleur, prolongeant ce qu'avaient cherché Ingres ou Delacroix dans leur relecture de l'Arioste, Dante ou Shakespeare...
A mesure que la pensée de Sade pénètre le siècle, la férocité est de plus en plus équitablement répartie entre les deux sexes. Au fantasme de la femme sans tête, impitoyablement exploré par Kubin, répond un retour en force des Judith. Alors que Rodin, illustrant Le Jardin des supplices, fait du sang la couleur de l'amour, de Ingres à Masson, en passant par Gustave Moreau, s'imprime la certitude de Sade qu'"il n'est point d'homme qui ne veuille être despote quand il bande".
Un renversement de perspective sans précédent
Un renversement de perspective sans précédent
La Poupée, 1935
New York, Ubu Gallery & Berlin, Galerie Berinson
© ADAGP, Paris © Ubu Gallery, New York & Galerie Berinson, Berlin. Photo Joelle Jensen / DR
En affirmant sa "façon de penser", à partir de ce qui le différencie des autres hommes, Sade fait basculer l'horizon. A l'inverse des philosophes des Lumières, dont la réflexion porte avant tout sur ce qui peut unir les hommes, lui, invente un "monde à l'envers" déterminé par la seule loi d'un désir n'en finissant pas de décomposer et recomposer les corps, pour les emporter dans la turbulence de leur devenir érotique.
Ce qui, paradoxalement, aura été illustré et va continuer de l'être, longtemps dans le secret de l'atelier, par une lignée de peintres, de Dürer à Marcel Duchamp, en passant par Ingres et Degas, particulièrement attentifs à saisir dans les postures de l'amour une image du corps se réinventant sans cesse. Au point que ce qui a pu passer pour des études de nu renvoie souvent à ce travail du désir, dont on retrouvera même parfois la réalisation monstrueuse dans la mise en scène plastique de certains crimes sexuels.
Dès ses débuts, la photo va aider à fixer des instantanés du vertige lié à ce renversement de perspective.
Dans le même temps, comme en reflet lointain du propos radical de Sade, la résurgence de la figure de Salomé dit le rêve grandissant à la fin du XIXe siècle d'une érotisation du monde et de ses représentations.
C'est dans la proximité d'Apollinaire, "l'inventeur" de Sade, que Picasso va s'en faire le grand initiateur.
Chacun sa manie
Chacun sa manie
La Luxure, 1930
Lausanne, collection de l'Art brut
© Droits réservés © Sarah Baehler, Atelier de numérisation ?R Ville de Lausanne. Collection de l'Art Brut, Lausanne" / DR
En réalité, cette totale érotisation du monde a depuis toujours été le fait des passionnés, des obsédés, des pervers..., c'est-à-dire de chacun, suivant les circonstances. A s'affirmer contre tout ce qui n'est pas elle, elle tient d'une sorte de profanation. Profanation qui sera toujours celle de l'Unique contre le nombre et qui peut aller chez Sade jusqu'à l'intolérable noirceur des Cent Vingt Journées de Sodome (1785) ou au contraire se confondre avec l'insolente gaieté de La Philosophie dans le boudoir (1795). Au cours des dix années qui séparent les unes de l'autre, Sade, passant de la solitude absolue de onze années d'enfermement au tumulte de la période révolutionnaire, va parcourir tout le spectre de l'arbitraire amoureux. Non sans révéler, par avance, l'envers sexuel que se partageront, contre toute attente, les deux conceptions divergentes de la singularité que le XIXe siècle va inventer avec l'utopie fouriériste et le dandysme, avant que ne vienne s'y ajouter, aussi irréductible soit-elle, celle que Max Stirner développera dans L'Unique et sa propriété.
Absolument athée
Absolument athée
La tentation de saint Antoine, vers 1877
Musée d'Orsay
Collection Eugène Murer
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
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"L'idée de Dieu est le seul tort que je ne puisse pardonner à l'homme". Non seulement Sade ne cessera de le proclamer mais, à l'inverse de ses contemporains athées, il en tirera toutes les conséquences." Que celles-ci bouleversent les préjugés, les idées reçues, les conventions sociales, les lois morales, il n'en a cure.
Il n'écrit pas seulement, chaque fois qu'il le peut, que Dieu n'est pas, il pense et agit constamment, il teste et meurt en conséquence" (Maurice Heine). Mais si, en 1782, il achève en prison le Dialogue entre un prêtre et un moribond, à l'extérieur, les progrès de l'irreligion comme la libéralisation des moeurs font apparaître une multitude de gravures licencieuses en même temps qu'une imagerie prérévolutionnaire, où les frontières entre licence et liberté deviennent de plus en plus floues.
D'où un anticléricalisme aussi sauvage que celui de Sade, s'affirmant avec une gaité pansexualiste qui se poursuivra tout au long du XIXe siècle.
Pourtant, plus en profondeur, tel Goya qui souvent pourrait l'illustrer, Sade cherche à débusquer ce qui génère l'idée de Dieu, de la religiosité à un besoin de servitude infinie, qu'il voit à l'origine de toutes les formes de soumission. Et, d'abord, celle aux lois qui, à ses yeux, ne servent qu'à réprimer les passions. S'ensuit une totale remise en cause de l'ordre social, qui, par sa férocité, annonce celle de Daumier. Et même, avant Victor Hugo, la peine de mort n'aura pas de plus farouche adversaire que Sade : "De toutes les lois, la plus affreuse est sans doute celle qui condamne à mort un homme".
Le désir comme principe d'excès
Le désir comme principe d'excès
Mort de Sardanapale (esquisse), 1826
Paris, musée du Louvre, département des peintures
Legs comtesse Paul de Salvandy, née Eugénie Rivet, 1925
© Photo RMN Jean-Gilles Berizzi © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi / DR
"Tout est bon quand il est excessif", Sade l'a dit et redit. On se tromperait pourtant à n'y voir qu'une exaltation du nombre qui, au XIXe siècle, va caractériser une part de l'imagerie licencieuse influencée par la révolution industrielle et les prouesses de la reproduction mécanique. Sade ne se contentera jamais du seul versant quantitatif de l'excès. Pour lui, le nombre est autant une ivresse qu'un leurre, s'il ne permet pas de discerner la singularité du désir : "Si nous n'avions pas tout dit, tout analysé, comment voudrais-tu que nous eussions pu deviner ce qui te convient ?", est-il précisé au début des Cent Vingt Journées de Sodome. C'est seulement à aiguiser cette singularité que s'atteint une souveraineté toujours à reconquérir sur fond de néant : "Mes passions concentrées sur un point unique ressemblent aux rayons de l'astre réunis par le verre ardent : elles brûlent aussitôt l'objet qui se trouve sous le foyer", explique un ami de Juliette.
Il est remarquable qu'avec La Mort de Sardanapale (1827) et son immense lit à la dérive sur le brasier des passions, Delacroix semble évoquer cela qui, à la fois, structure et embrase l'univers de Sade. C'est aussi de mille et une façons que le XIXe siècle va tourner autour de ce foyer ardent. D'abord pour corroborer, après Sade, ce qui lie le désir et l'imagination dans une dynamique d'excès réciproques. Mais aussi pour annoncer le combat entre le lyrique et le mécanique, au cours duquel la machine, censée maîtriser le vertige passionnel, va elle-même générer son propre vertige, de la roue d'Ixion aux Machines célibataires en s'enflammant pour L'Eve future. La modernité naît de cet affrontement avec elle-même qui va innerver le surréalisme et conduire le désir à réinventer êtres et choses.
La première conscience physique de l'infini
La première conscience physique de l'infini
Eruption du Vésuve, 1785
Toulon, musée d'Art
© Photo RMN - Jean-Pierre Lagiewski © RMN-Grand Palais / Jean-Pierre Lagiewski / DR
"Un jour, examinant l'Etna, dont le sein vomissait des flammes, je désirais être ce célèbre volcan". Bien sûr, c'est un personnage de Sade qui parle. Mais le fait qu'à plusieurs reprises, du fond de la Bastille, celui-ci se soit réclamé de cette image du volcan dit le pouvoir emblématique qu'il lui a prêté.
D'abord à y reconnaître une force comparable à celle de son imagination qui, avec Les Cent Vingt Journées de Sodome, fait imploser la prison pour la transformer en forteresse du désir. C'est-à-dire en un nouveau lieu mental, où l'infini ne se cherche plus au ciel mais dans les souterrains de l'être, par lesquels Sade investit les espaces imaginaires, tels ceux de Monsu Desiderio ou Piranèse, où depuis longtemps, le désir a réinventé le monde, non sans inquiéter l'histoire de la peinture, fût-ce de façon marginale.
Du coup, c'est la réalité toute entière qui s'en trouve hypothéquée. D'autant qu'à prendre pour seule mesure du désir la démesure de l'univers, Sade donne un ancrage physique à sa certitude que "tout le bonheur de l'homme est dans l'imagination", quand celle-ci prolonge et exacerbe un désir qui n'en finit jamais de s'aventurer entre ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas.
En 1923, Robert Desnos remarquait que, le premier, Sade "a considéré l'amour et ses actes du point de vue de l'infini". De là le tourment de ses grands libertins inquiets de ne pas atteindre au sublime de cette irréalité du désir s'emparant de la réalité jusqu'à transformer le regard en voyance. Ce que Sade préfigure là va hanter la modernité, d'autant que peu auront eu la rigueur de son point de vue définitivement athée, où le désir d'infini se confond avec l'infini du désir.
Chronologie
Chronologie
1740
2 juin : naissance à Paris.
De quatre à dix ans, petite enfance dans le Comtat-Venaissin.
1750
Collège Louis-le-Grand et précepteur particulier.
1757
Entre aux Carabiniers du comte de Provence.
Guerre de Sept ans.
1763
Démobilisation.
Mariage avec Renée-Pélagie de Montreuil.
15 jours d'emprisonnement pour "débauche outrée en petite maison", aggravée "d'impiété horrible".
1765-1766
Liaisons publiques avec des actrices et des danseuses
1768
Incarcéré 7 mois à Pierre-Encise pour flagellation et blasphème, ce qui devient l'affaire Rose Keller.
Assigné à résidence dans son château de La Coste. Fêtes et bals.
1772
Affaire des quatre filles de Marseille.
Sade et son valet, accusés d'empoisonnement et sodomie, condamnés à mort par contumace.
S'enfuit en Italie avec sa jeune belle-soeur.
A son retour, arrêté à Chambéry et incarcéré au fort de Miolans en Savoie.
1773
Evasion de Miolans.
1774
Se terre dans son château de La Coste.
1775
Affaire des cinq filles de Vienne et de Lyon que Sade est accusé d'avoir "enlevées".
Nouvelle fuite en Italie.
1777
Revient à Paris. Décès de sa mère.
Arrestation et détention à Vincennes.
1778
Cassation du jugement d'Aix.
S'évade à Valence.
Repris à La Coste et réincarcéré à Vincennes.
1782
Achèvement du Dialogue entre un prêtre et un moribond.
1784
Transfert à la Bastille
1785
22 octobre-28 novembre, mise au net des Cent vingt journées de Sodome.
1788
Rédaction d'Eugénie de Franval et des Infortunes de la vertu.
1789
Mise au net probable de Aline et Valcour.
Transféré à Charenton dans la nuit du 3 au 4 juillet, pour avoir, de sa fenêtre, incité la population du faubourg Saint-Antoine à venir libérer les prisonniers de la Bastille.
Prise de la Bastille, pillage de ses effets et de ses papiers. Il restera persuadé que le manuscrit des Cent vingt journées de Sodome est définitivement perdu.
1790
Décret de l'Assemblée constituante sur les lettres de cachet : Sade est libéré le 2 avril.
Madame de Sade ne veut pas le revoir.
Séparation prononcée le 9 juin.
1er juillet : Devient "citoyen actif" de la future Section des Piques.
Début de sa liaison avec Marie-Constance Quesnet, qui ne le quittera plus.
1791
Publication (clandestine) de Justine, ou les Malheurs de la vertu.
22 octobre : première représentation de son drame Oxtiern.
1792
Membre de la Section des Piques.
Il y rédige plusieurs brochures politiques.
1793
Juré d'accusation, puis président de la Section des Piques.
8 décembre : arrêté arbitrairement et enfermé aux Madelonettes.
1794
Prison aux Carmes, à Saint-Lazare, à la maison de santé de Picpus. Condamnation à mort, puis libération après Thermidor, le 15 octobre.
1795
Publication de La Philosophie dans le boudoir, (clandestin), et d'Aline et Valcour, ou le Roman philosophique, (officiel).
1797
Publication de La Nouvelle Justine, suivie de L'Histoire de Juliette, (clandestins).
1799
Reprise d'Oxtiern à Versailles où il habite pauvrement et joue dans sa propre pièce.
1800
Publications (officielles) d'Oxtiern et des Crimes de l'amour.
1801
6 mars : arrestation chez son éditeur Massé.
Saisie d'une édition de Justine et Juliette. Interné à Sainte-Pélagie comme auteur de "l'infâme roman de Justine et de Juliette, ouvrage plus affreux encore", puis il est transféré à Bicêtre.
1803
Sa famille obtient sa détention à l'hospice de Charenton. De juin 1803 à mars 1804, il rédige ses Notes littéraires.
1805
Organise des spectacles avec les fous.
Grand succès. On y vient de Paris.
1807
Rédaction des Journées de Florbelle.
5 juin, saisie de ses manuscrits dans sa chambre.
1810
7 juillet : mort de Madame de Sade.
1811
Suite aux interventions du médecin-chef de Charenton, Royer-Collard, fin de son activité théâtrale.
1812
Début de sa relation avec la jeune blanchisseuse, Magdeleine Leclerc.
1813
Publication (officielle) de La Marquise de Ganges.
1814
2 décembre : mort à Charenton.