Parkie : un éléphant au musée d'Orsay

© Musée d'Orsay / Sophie Crépy

Quel étrange visiteur ! Marguerite, éléphante d’Asie, parfois surnommée Parkie, s'est installée parmi les sculptures du musée d'Orsay. À l'occasion de l'exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle », elle a quitté momentanément le Muséum national d'Histoire naturelle où elle est habituellement conservée.  Sa présence spectaculaire dans la nef interpelle les visiteurs sur les relations étroites entre la nature, les sciences et les arts, fil conducteur de l'exposition.

L’acheminement de Parkie, spécimen de près de 1 300 kg, du Muséum national d'histoire naturelle jusqu'à son socle au beau milieu de la nef du musée d'Orsay a requis l’utilisation d’un camion grue, d’un chariot-élévateur et la mobilisation d’une équipe de six personnes. L'éléphante restera au musée d'Orsay jusqu'à la fin de l'exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle. »

Vidéo · Le voyage de Parkie

 

 

 

Un nouveau voyage pour Parkie, éléphante d’Asie capturée au Sri-Lanka (alors Ceylan) pour être emmenée dans un zoo hollandais, avant d’être réquisitionnée par la France révolutionnaire en 1797. Elle quitte cette fois le Muséum national d'Histoire naturelle pour le musée d’Orsay à l’occasion de l’exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle » où sa présence spectaculaire dans la nef interpelle sur les relations étroites entre la nature, les sciences et les arts et pose la question des frontières et des relations entre le monde animal et le monde humain. Quand la caméra porte un regard insolite sur le travail des équipes à l’œuvre pour l’arrivée de l’éléphante d’Asie au musée d'Orsay. Durée : 2:30 Production : Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie / Patchwork Studio

Mais qui est Parkie ?

Parkie est l’un des animaux les plus célèbres du Muséum national d'histoire naturelle. Elle faisait partie d'un couple d’éléphants (Hans et Parkie) nés sur l'île de Ceylan (aujourd'hui Sri-Lanka) vers 1783, capturés en 1784 et amenés aux Pays-Bas en 1786. Les deux éléphants seront installés dans la ménagerie du château du Het Loo, propriété de Guillaume V d'Orange-nassau (1748-1806), dernier Stadhouder* des Provinces-Unies de Hollande.

En 1795, l'armée révolutionnaire française envahie les Pays-Bas. Elle établit la République Batave, met fin aux fonctions de Guillaume V dont elle réquisitionne le couple d'éléphants. Hans et Parkie n'arriveront à Paris qu'en 1798. Ils sont installés à la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris nouvellement créée où ils connaissent rapidement un grand succès auprès du public parisien. Hans décède en 1802. Il est naturalisé par Jean-Nicolas Dufresne en 1803 après une autopsie réalisée par Georges Cuvier. Depuis 1931, il est conservé au Muséum d’Histoire naturelle de Bourges (il s'agit de la plus ancienne naturalisation d'éléphant conservée en France). Parkie a vécu quant à elle jusqu’en 1816 au jardin des plantes.

Le saviez-vous ?

Ce n'est pas la première fois qu'un animal s'échappe du Muséum national d'Histoire naturelle pour prendre place parmi les collections d'Orsay. En 2014, pendant les travaux du Muséum, c'est une girafe qui s'était installée au milieu des sculptures.

© Musée d'Orsay / Sophie Crépy

*fonction politique et militaire dans les anciens Pays-Bas. L'invasion par l'armée révolutionnaire française en 1795 qui engendra la création de la République batave mit fin à cette fonction.