Redon s’illustre d’abord avec ses « noirs », fusains pénétrants et fantasmagoriques, avant de se tourner résolument vers la couleur à partir de 1890. Il privilégie toujours la matité, notamment grâce au pastel, qui partage la pulvérulence du fusain, « poudre volatile, impalpable et fugitive sous la main» dont l’absorption de la lumière créé un effet de profondeur comparable.
Redon utilise souvent des techniques mixtes. Dans ses œuvres, la transition des noirs à la couleur s’opère de manière progressive, et le fusain reste souvent présent dans ses pastels. Il rehausse aussi fréquemment ses peintures de pastel, et fait usage également de crayons conté et de crayons de pastel pour créer des effets de superposition. Pour faire vibrer et animer la couleur dans sa plus grande intensité, il emploie la hachure et la strie. Après 1912, Redon se passe de fixatif, qui affecte souvent la couleur et aplatit la fleur des pigments. Il accorde toutefois un grand soin à l’encadrement de ses pastels pour les préserver.