« J'aime le son parce qu'il est invisible, tout comme l'odeur, il se fraie un chemin sous la peau et vous emmène dans des lieux à travers le temps et l'espace. »
Des premiers sons qui ont marqué son enfance, la compositrice et improvisatrice Mette Henriette cite le cri de la chouette qu'elle entendait dans le jardin de sa grand-mère et les disques de son père que ce dernier passait le matin pendant que la future saxophoniste prenait son petit-déjeuner. Le deuxième titre de son premier album est d'ailleurs inspiré du cri de la chouette, ce que son étrange graphie, .oOo., semble illustrer. Quant aux influences des disques de son père, il est difficile d'en déceler les traces dans l'album sans en connaître la liste. On l'imagine volontiers très éclectique à en juger par l'ouverture dont fait preuve Mette Henriette dans ce premier opus.
Sorti en 2015, cet album sans titre rassemble des musiciens de jazz et de musique classique. L'artiste ainsi façonne son propre monde, en dehors des définitions de genre et livre une déclaration musicale d'une originalité saisissante. La musique de Mette Henriette entrelace les formes et témoigne d'une grande liberté de composer, tandis que le son intense et concentré de son saxophone ténor évolue dans des compositions d'une fragilité parfois désarmante. Dans cette musique, la vulnérabilité côtoie le souffle puissant permettant une gamme expressive et émotionnelle très large.
« Le saxophone me permet de peindre avec des couleurs sonores, de raconter des histoires sans mots. Quand je joue, le temps disparaît. »
Les débuts de cette jeune artiste, chez ECM Records, ont été très remarqués : elle était la première à ouvrir sa discographie avec ce prestigieux label par un double album. Depuis la carrière de cette musicienne sensible se déploie à travers le monde : Oslo, New York, Londres et prochainement Paris où elle participera à la Curieuse nocturne Munch Live en compagnie d'Okay Kaya.