Questions à Dom La Nena, musicienne, autrice et interprète, à l'occasion du ciné-concert « Sur les traces de Germaine Dulac »

Dom La Nena
© Jeremiah

Les 1er et 2 décembre 2021, la talentueuse Dom La Nena montera sur la scène de l’auditorium du musée d’Orsay pour une création inédite : un ciné-concert autour de quatre courts-métrages de Germaine Dulac, une des pionnières du cinéma et de l’image. La musicienne, qui partage sa vie entre la France et le Brésil, a accepté de répondre à quelques questions pour nous introduire à son spectacle organisé à l'occasion de l'exposition « Enfin le cinéma ! »

Qu’est-ce qui vous a attiré chez Germaine Dulac ?

Ce qui m’a attiré dans les courts-métrages de Germaine Dulac, c’est le rapport qu’elle a à la musique, qui devient même parfois l’élément central de ses films. C’est vraiment un régal pour un musicien de composer une musique pour un film qui est déjà pensé très musical, où l’image et le son sont vraiment faits pour dialoguer.
Ensuite j’adore tout son parcours, c’était une femme passionnée, qui était à la fois réalisatrice, productrice, journaliste, et également très engagée dans les mouvements féministes.

Comment procédez-vous pour ce travail de composition à l’image ? Est-ce votre première expérience en la matière ?

J’ai réalisé dans le passé des musiques pour des films, courts ou longs métrages, documentaires, publicités… Mais c’est la première fois que je travaille sur des films muets et donc évidemment le rôle de la musique n’est pas du tout le même… De plus il s’agit de films qui avaient déjà leur musique originale, ce qui rend l’exercice vraiment particulier. Il faut réussir à trouver sa place tout en respectant l’idée originale du réalisateur, c’est un équilibre délicat à trouver.

Vous avez l’habitude de vous produire seule sur scène accompagnée de votre violoncelle mais aussi entourée de nombreux instruments. Cela sera-t-il aussi le cas pour ce ciné-concert ?

Je suis seule sur scène avec comme élément central le violoncelle mais j’ai également plein d’autres instruments - clavier, guitare, percussions, cuatro… Je fais beaucoup de boucles - j’enregistre au fur et à mesure mon violoncelle, ma voix, les autres instruments… ce qui permet d’avoir des moments très épurés et d’autres beaucoup plus étoffés.

Comment allez-vous créer le dialogue entre le son et l’image ?

J’essaie de respecter au maximum les intentions originales… Parfois je reprend même certaines idées comme les préludes de Chopin (Disque 937) ou les mélodies espagnoles (Danses Espagnoles) que j’adapte au violoncelle. J’essaie vraiment d’accompagner au maximum l’image, de mettre en valeur le mouvement, le rythme, la danse et la narration des films.

Y a-t-il une musique de film qui vous a particulièrement touchée et dont vous aimeriez nous parler ?

C’est dur de n’en choisir qu’un ! Harold et Maud (d’Hal Ashby) est l’un de mes films préférés… La B.O. est signée Cat Stevens, qui a écrit des chansons absolument magnifiques spécialement pour l’occasion qui sont pleines de mélancolie, poésie et humour - tout comme le film.
Dans des genres complètement différents j’aime aussi beaucoup les musiques de film de l’argentin Gustavo Santaolalla, j’adore la musique dans les films de Bergman, je suis fan de Michel Legrand…

 

Dom La Nena, Sur les traces de Germaine Dulac

  • 1er et 2 décembre 2021 à 20h
  • Auditorium du musée d'Orsay