Tasse, service "Gui"

Edmond Lachenal
Tasse, service "Gui"
entre 1900 et 1914
faïence, rehauts d'or
H. 9,0 ; L. 10,2 cm.
Don professeur Michel Martin, par l'intermédiaire de la société des Amis du musée d'Orsay, 2001
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Edmond Lachenal (1855 - 1915)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Pour l'année 1900, la revue parisienne Les annales politiques et littéraires décide d'offrir en prime d'abonnement un service de table spécialement créé à l'intention de ses lecteurs. Pour le réaliser, les responsable de la revue s'adressent au céramiste parisien Edmond Lachenal. Ce dernier a acquis une certaine réputation depuis qu'il a présenté, à l'Exposition universelle de Paris en 1889, un service commandé par Sarah Bernhardt. Lachenal accepte la commande, à la condition que la fabrication soit assurée par la faïencerie Keller et Guérin de Lunéville, avec laquelle il collabore depuis 1893 environ.
Pour bénéficier de cette exclusivité, les personnes intéressées doivent verser la somme de 120 francs-or, comprenant le prix de l'abonnement, la rémunération de la faïencerie ainsi que celle de Lachenal. Dans ce prix est incluse la possibilité de faire imprimer son chiffre sur les différentes pièces. Le succès est tel que l'année suivante Les annales politiques et littéraires renouvellent l'expérience avec un service à café au décor identique.
Le décor des pièces en faïence est obtenu par l'usage du pochoir. Les teintes vert pâle et mauve sont appliquées à l'aide d'un vaporisateur à deux compartiments, qui projetait les couleurs soit séparément, soit conjointement. Par ailleurs, en jouant sur la force de projection, on obtient des teintes présentant d'agréables variations d'intensité. Enfin, pour que le dessin soit d'une grande précision, Lachenal utilise des pochoirs découpés dans du papier d'étain qui adhèrent parfaitement aux surfaces courbes des différentes pièces du service. La disparition de ces pochoirs lors de l'incendie de la manufacture de Lunéville par les troupes allemandes, au début de la guerre de 1914, interrompt définitivement la production du service Gui. Grâce à l'importante donation Rispal, reçue en 2005, le musée d'Orsay a pu enrichir ses collections de nombreuses autres pièces de ce service.