Etretat, la Manneporte, reflets sur l'eau

Claude Monet
Etretat, la Manneporte, reflets sur l'eau
vers 1885
huile sur toile
H. 65,5 ; L. 81,5 cm.
Don Pierre Larock et de ses enfants, en souvenir de leur tante et grand-tante Katia Granoff, 1994
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt
Claude Monet (1840 - 1926)

Le site d'Etretat en pays de Caux retient l'attention de Monet dès l'hiver 1868-1869. Puis, l'artiste y revient chaque année de 1883 à 1886. Tout comme de nombreux peintres, notamment Gustave Courbet, Monet est séduit par l'aspect pittoresque de l'endroit. Aussi s'en inspire-t-il pour une cinquantaine de toiles.
La configuration de "ces hautes falaises percées de ces trous singuliers qu'on nomme les Portes" (Maupassant, Adieu, 1884) donne un caractère particulier au paysage. La plus grande des trois ouvertures dans les falaises, la Manneporte, "voûte énorme où passerait un navire" (Maupassant, La Roche aux Guillemots, 1882), apparaît seulement sur deux des peintures de Monet. Cette oeuvre peut être située en 1885, par analogie avec l'autre toile, aux dimensions identiques, signée et datée 85 : La Manneporte, vue prise en aval au Philadelphia Museum of Art.
Durant cette même année, Monet rencontre souvent Maupassant, qui réside à Etretat. L'écrivain choisi ce lieu comme cadre de plusieurs des Contes et Nouvelles. La sensibilité de l'écrivain qui s'exprime au long de ses pages descriptives correspond étroitement à celle du peintre. Cette vue des falaises illustre d'ailleurs les liens existant entre peinture et littérature au XIXe siècle, tout autant que l'attachement de Monet à la côte normande.
Par ailleurs, les études répétées de falaises par Monet constituent l'annonce des "séries" qui allaient s'épanouir sous son pinceau au cours de la décennie suivante.

Oeuvre non exposée en salle actuellement