Paysannes bretonnes

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Paul Gauguin
Paysannes bretonnes
1894
huile sur toile
H. 66,5 ; L. 92,7 cm.
Donation Max et Rosy Kaganovitch, 1973
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Paul Gauguin
Paysannes bretonnes
1894
huile sur toile
H. 66,5 ; L. 92,7 cm.
Donation Max et Rosy Kaganovitch, 1973
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Paul Gauguin
Paysannes bretonnes
1894
huile sur toile
H. 66,5 ; L. 92,7 cm.
Donation Max et Rosy Kaganovitch, 1973
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Paul Gauguin (1848 - 1903)

De retour à Pont-Aven entre deux séjours tahitiens, Gauguin retrouve avec plaisir les sujets ruraux et naïfs qui l'avaient inspiré avant son départ en Océanie. Mais son expérience polynésienne reste sensible dans sa façon de peindre la Bretagne. Ses personnages acquièrent une dimension monumentale. Leurs silhouettes robustes évoquent la plénitude des nus océaniens, auxquels ils empruntent également quelques caractéristiques morphologiques comme des pieds et des mains massifs ou des visages aux pommettes saillantes. En marge de ce dialogue entre les deux bretonnes sur fonds de blé moissonné se déroule un paysage animé. Un homme courbé jusqu'au sol est occupé à quelques travaux des champs. Derrière lui passent deux silhouettes de femmes. Un double corps de ferme environné de hauts arbres ferme l'horizon.
Tous les motifs, à l'exception des feuillages derrière les bretonnes, sont cernées d'un trait noir caractéristique du cloisonnisme de Gauguin. A l'intérieur de son dessin, l'artiste peint par petites touches successives, posées de manière légère sur la toile. Ce procédé confère une certaine matérialité aux éléments comme, par exemple, la trame des tabliers. Les éléments simplifiés sont imbriqués les uns dans les autres pour structurer l'espace. Leur agencement donne un rythme tonique au paysage dont la banalité est magnifiée par l'emploi de couleurs vives. Gauguin sacrifie les demi-teintes au profit d'une palette éclatante, dominée par des jaunes, des rouges, des verts et des bleus.
La Bretagne aux couleurs de la Polynésie exprime sa nostalgie de l'île, comme il le confie à son ami Monfreid : "en décembre, je rentrerai à Paris et je travaillerai chaque jour à vendre tout ce que je possède...Une fois le capital en poche, je repars pour l'Océanie...Rien ne m'empêchera de partir et ce sera pour toujours".

Niveau médian, Salle 67