Portrait de soeurs jumelles

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Anonyme
Portrait de soeurs jumelles
vers 1850
daguerréotype colorié
H. 21,0 ; L. 14,5 cm.
Achat en vente publique, 2006
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Anonyme
Portrait de soeurs jumelles
vers 1850
daguerréotype colorié
H. 21,0 ; L. 14,5 cm.
Achat en vente publique, 2006
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Anonyme
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Ce daguerréotype pleine plaque est tout à fait exceptionnel tant par ses dimensions que par son état de conservation et son sujet. La pose des deux jeunes filles, proche des Deux Soeurs de Théodore Chassériau (musée du Louvre), évoque la peinture. Une subtile mise en couleur - le rose aux joues, la marqueterie du piano, la tapisserie du fauteuil – souligne encore la qualité picturale de l'épreuve, servie par une maîtrise technique remarquable. La colorisation des daguerréotypes, travail délicat, était généralement confiée à des mains féminines qui appliquaient sur une plaque achevée des pigments colorés. Si cette pratique permettait de remédier à l'absence de reproduction des couleurs par la photographie, elle n'en fut pas moins critiquée pour son aspect souvent criard et artificiel. Ici, les couleurs restent discrètes et mettent en valeur le sujet sans le camoufler. Le polissage soigneux de la plaque permet de mettre en valeur les noirs et les blancs des vêtements ainsi que la carnation des deux jeunes femmes.
Aujourd'hui anonyme, ce daguerréotype révèle pourtant le talent d'un photographe chevronné et rompt avec la qualité habituelle des portraits de cette époque. La pose des modèles comme le décor sont choisis avec soin. La similitude des vêtements et des coiffures en bandeaux, très à la mode dans les années 1840, accentue l'effet de ressemblance, tandis que les mains jointes exaltent encore le sentiment de proximité affective entre les deux soeurs.