Le Rut du printemps. Combat de cerfs

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Gustave Courbet
Le Rut du printemps. Combat de cerfs
1861
huile sur toile
H. 355,0 ; L. 507,0 cm.
Achat en vente publique, 1881
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Gustave Courbet
Le Rut du printemps. Combat de cerfs
1861
huile sur toile
H. 355,0 ; L. 507,0 cm.
Achat en vente publique, 1881
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Gustave Courbet
Le Rut du printemps. Combat de cerfs
1861
huile sur toile
H. 355,0 ; L. 507,0 cm.
Achat en vente publique, 1881
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Gustave Courbet (1819 - 1877)

De tous les tableaux de forêt ou de chasse que peint Courbet, Le rut du printemps est celui qui montre le plus d'ampleur tant par ses dimensions que par le souffle qui l'anime. Longtemps associées à une soumission du peintre au goût des amateurs, ses "chasses"ont longtemps été méprisées les historiens de l'art pendant une longue période. Pourtant, en combinant paysage, peinture animalière et scène de genre, en se référant à une longue tradition picturale, des maîtres flamands du XVIIe aux contemporains anglais, ces sujets permettent à Courbet d'achever sa remise en cause de la hiérarchie des genres et d'apporter le souffle de la peinture d'histoire à un domaine familier.
Le monde animal devient ici sujet de tragédie. L'artiste lui accorde les ressorts dramatiques des récits historiques et des passions humaines. Dans une lettre de 1861 à l'écrivain Francis Wey, Courbet raconte les circonstances de création du tableau : c'est "une chose que je suis allé étudier en Allemagne. J'ai vu ces combats [...]. Je suis exactement sûr de cette action. Chez ces animaux, il n'y a aucun muscle apparent. Le combat est froid, la rage profonde, les coups sont terribles". Courbet insiste sur sa fidélité à la nature, comme pour se convaincre : "Il n'y a pas un liard d'idéal. [...] ils sont exacts comme des mathématiques". Mais plus indifférent qu'il ne le dit à l'égard d'une transcription littérale, Courbet inscrit son tableau dans une temporalité incorrecte : le rut a lieu à l'automne et en hiver, jamais au printemps. De même, il donne comme cadre à son drame un pavsage familier de la Franche-Comté, alors qu'aucun cerf n'y vit au XIXe siècle. Courbet recompose donc, invente, pour mieux raconter une tragédie primitive qui le fascine. C'est la condition nécessaire pour que le peintre retrouve l'état sauvage, pur et violent, qui le lie irrémédiablement à l'animal.
Dossier Courbet

Rez-de-chaussée, Galerie Seine