La Moisson

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Félix Duban
La Moisson
1859
crayon et aquarelle sur papier
H. 15,3 ; L. 27,4 cm.
Achat en vente publique, 2008
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Alexis Brandt
Félix Duban
La Moisson
1859
crayon et aquarelle sur papier
H. 15,3 ; L. 27,4 cm.
Achat en vente publique, 2008
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Félix Duban (1797 - 1870)

Cette scène de la vie quotidienne dans un village antique réinventé fait partie de ces Compositions qui révèlent le tempérament fantaisiste et imaginatif de Félix Duban. L'architecte y démontre ses qualités de dessinateur et son sens de la couleur. Pensionnaire de la Villa Médicis au début des années 1820, il avait été l'un des premiers à restituer la polychromie de l'architecture antique dans ses relevés et ses reconstitutions.
Duban dépeint avec légèreté les activités des paysans au temps des Romains, entremêlant rites sacrés et travaux agricoles. Le petit temple surélevé, dont le décor intérieur montre un paysan tenant les bras d'une charrue, est dédié à Cérès, déesse romaine de la fertilité, de l'agriculture et des moissons. Devant l'entrée, sur un piédestal, se trouve une offrande de gerbes de blé.
Chaque élément du dessin constitue une célébration des dons de la nature. Sur fond d'aqueduc et de montagne, une eau limpide s'écoule abondamment de la gueule d'un lion décorant une fontaine. Sur la droite, une statue au visage souriant et couronnée de lauriers recueille fruits et légumes généreusement portés par la terre. Au second plan, de nombreuses meules de foin évoquent l'abondance.
Duban est allé très loin dans les détails : charrette décorée de guirlandes et de rubans, boeufs aux têtes ornées de feuillage, timon de l'attelage portant une petite sculpture rudimentaire de Cérès sans doute, avec sa faucille, tête de bélier stylisée à l'arrière du chariot. Tous ces éléments donnent au dessin la saveur d'une scène prise sur le vif, véritable illustration du poème d'Hésiode, Les Travaux et les Jours.

Oeuvre non exposée en salle actuellement