Projet pour la cathédrale Saint John the Divine à New-York

Pierre Bossan (1814 - 1888)

Le concours pour la cathédrale Saint John the Divine à New York est annoncé en France dans la Semaine des constructeurs en juillet 1888. Bossan conçoit donc ce projet peu de temps avant sa mort puisqu'il s'éteint à la fin de ce même mois. C'est la raison pour laquelle ce dessin ne fait pas partie des travaux reçus par le jury du concours, qui retiendra finalement celui de la firme Heins and Lafarge.
Ce projet est empreint du vocabulaire architectural très personnel de Bossan. La partie centrale de l'élévation se rapproche de la façade de Notre-Dame de Fourvière à Lyon (1872-1884), sa réalisation la plus célèbre. La coupole et le tambour rappellent ceux qui se trouvent à la croisée du transept et de la nef de l'église de La Louvesc (Ardèche) et de l'église d'Ars (aujourd'hui Ars-sur-Formans dans l'Ain). Les détails ornementaux (palmes, croix, arcatures), trahissent l'influence de son maître Henri Labrouste. Bossan y mêle références à l'Antiquité grecque et réminiscences médiévales, associations caractéristiques de son vocabulaire décoratif.
Le développement des masses tranche en revanche avec les autres réalisations de l'architecte. Le programme imposé en est certainement la raison, les administrateurs du projet ayant eu pour ambition de rivaliser avec l'imposante cathédrale catholique Saint Patrick, édifiée à New York peu de temps auparavant en style néogothique. Pour Bossan, dont la ferveur catholique est pétrie de spiritualité mystique, l'enjeu est de proposer un projet ralliant l'ensemble de la communauté chrétienne, à l'image de son architecture où il cherche à concilier les grands principes de l'architecture antique avec ceux de l'architecture médiévale. C'est sans doute la raison pour laquelle il imagine une vaste coupole pour couvrir, comme à Sainte-Sophie de Constantinople, l'ensemble du bâtiment, ce qui confère une incontestable monumentalité à son projet.

Oeuvre non exposée en salle actuellement