Projet pour l'Exposition universelle de 1900, vue générale

Léon Bonnenfant
Projet pour l'Exposition universelle de 1900, vue générale
entre 1894 et 1900
crayon, aquarelle et encre rouge sur papier détouré et contrecollé sur carton
H. 44,0 ; L. 80,0 cm.
Achat, 2007
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Léon Bonnenfant (1847 - 1938)

Le concours sur les dispositions générales de l'Exposition universelle de 1900 est lancé en août 1894. Trois zones sont principalement concernées : la première est constituée du Champs de Mars (où se trouve la Tour Eiffel) et du Trocadéro, la seconde rassemble l'Esplanade des Invalides et le Palais de l'Industrie (alors situé sur l'actuel emplacement des Petit et Grand Palais) ; enfin, le quai d'Orsay vient relier ces deux ensembles. Les concurrents sont libres de conserver, modifier, démolir les monuments situés dans le périmètre de l'Exposition. Seul le Palais du Trocadero doit être conservé. Cent huit projets sont déposés et le lauréat est Charles Girault.
Le projet de Bonnenfant choisit de remplacer la Tour Eiffel par un édifice composite. Celui-ci est constitué d'une large base carrée à arcades. Les petits dômes qui couronnent chaque angle rappellent les constructions orientales islamiques. Au-dessus, se place un monument à l'image du Panthéon : une base carrée surmontée d'une rotonde coiffée d'un dôme, lui-même prolongé par une haute flèche.
A l'arrière de ce bâtiment, sur le Champs-de-Mars, le parti pris est celui d'une longue nef avec de part et d'autre des travées perpendiculaires. Mais le jury s'inquiète du risque de monotonie et imagine déjà le public se perdre dans cette promenade intérieure. Sur un second dessin, la coupe du monument met en valeur la primauté du métal dans la construction. L'élévation intérieure de la rotonde contredit cet aspect en faisant la part belle aux murs de pierre percés de baies cintrées et lumineuses à l'image des basiliques.
Du côté des Invalides, Bonnenfant ne propose rien de novateur. Il conserve le Palais de l'Industrie et installe un pont dans l'axe des Invalides venant se heurter directement à l'aile latérale du Palais.
Comme les projets de Jean-Camille Formigé pour l'exposition de 1900, également conservés au musée d'Orsay, ce dessin témoigne de la complexité du sujet et des difficultés qu'eurent les architectes pour parvenir à un projet cohérent et nouveau à la fois.

Oeuvre non exposée en salle actuellement