Fauteuil

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Louis Majorelle
Fauteuil
entre 1898 et 1899
noyer, placage de palissandre de Rio, marqueterie de bois variés et couverture originale en velours de coton
H. 100,0 ; L. 46,0 ; P. 46,0 cm.
Achat, 1994
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Louis Majorelle
Fauteuil
entre 1898 et 1899
noyer, placage de palissandre de Rio, marqueterie de bois variés et couverture originale en velours de coton
H. 100,0 ; L. 46,0 ; P. 46,0 cm.
Achat, 1994
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Louis Majorelle
Fauteuil
entre 1898 et 1899
noyer, placage de palissandre de Rio, marqueterie de bois variés et couverture originale en velours de coton
H. 100,0 ; L. 46,0 ; P. 46,0 cm.
Achat, 1994
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Louis Majorelle (1859 - 1926)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

La conversion de Louis Majorelle à la production d'un mobilier "moderne" se situe vers 1894. Auparavant la maison Majorelle était spécialisée dans une production luxueuse de meubles de style, pour l'essentiel néo-rococo et néo-Louis XVI, et de meubles laqués de goût sino-japonais. Mais sous l'influence décisive d'Emile Gallé, Majorelle s'engage dans la voie du naturalisme au milieu des années 1890. Cependant, à la différence de Gallé, il témoigne rapidement d'un désir de limiter le rôle de la nature dans la conception du meuble.
Ce modèle de fauteuil est particulièrement représentatif du moment où Majorelle s'éloigne de l'exemple de Gallé. L'usage de la marqueterie à thème végétal reste évidemment tributaire de ce dernier. Dans le cas présent, des motifs de tulipes envahissent la surface des panneaux latéraux.
En revanche le bâti et les membrures ne rappellent en rien un modèle naturel précis. Les fuseaux qui garnissent le dossier et soutiennent les accotoirs peuvent encore être interprétés comme une stylisation poussée des capsules du pavot, mais les pieds légèrement vrillés n'évoquent le monde végétal que par leur souplesse et leur nervosité.
La garniture originale est représentative de l'Art nouveau floral parisien influencé par les créations angalises. Ce tissu pourrait avoir été fabriqué par l'entreprise née de l'association de l'industriel rouennais Sauvage et du teinturier nancéien Jolly, entreprise avec laquelle Majorelle entretient des relations professionnelles à partir de 1899. Rappelons que c'est au fils du premier, le jeune Henri Sauvage (1873-1932), que Majorelle confie en 1898 la réalisation d'une somptueuse villa, la première demeure Art nouveau de Nancy.