En barque

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Pierre Bonnard
En barque
vers 1907
huile sur toile
H. 278,0 ; L. 301,0 cm.
Achat, 1946
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Pierre Bonnard
En barque
vers 1907
huile sur toile
H. 278,0 ; L. 301,0 cm.
Achat, 1946
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Pierre Bonnard (1867 - 1947)

Après avoir acheté une maison à Vernon, ville de Normandie située en bord de Seine, Bonnard avait acquis une barque. C'est pour lui l'occasion de peindre une scène anodine, mais devenue depuis les impressionnistes un thème récurrent dans la peinture de cette époque. Ce tableau est l'une des trois versions de sa compagne Marthe en barque, avec leur chien. L'atmosphère, familiale et enfantine, y est celle d'une campagne aimable, d'une idyllique Arcadie.
Au centre, est assise la jeune femme au chapeau fleuri, vue à mi-corps, tenant dans ses bras un chien noir, tous deux coupés par le bord inférieur du cadre. Le spectateur est intégré à la scène par ce découpage insolite, comme s'il se trouvait lui-même dans la barque tronquée, selon une vue subjective.
Le tableau témoigne d'un certain retour à l'impressionnisme après la période nabie de l'artiste : toutefois l'oeuvre garde de cette dernière le goût de la peinture décorative, proche du style des tapisseries, l'osmose entre l'homme et la nature. L'emploi de la couleur y est peu banal, éloigné du naturel : la barque orangé vif, le chien jaune qui prend des reflets rouges ou bleus, tons saturés et tons sourds entremêlés. Peu banal encore l'espace dilaté, la confusion des plans proches et lointains. La réalité est appréhendée directement, mais d'une manière qui introduit le mystère dans l'apparence sensible. A partir des années 1905, Bonnard décline d'infinies variations sur quelques thèmes centraux comme le paysage et la nature morte, la figure, dans des atmosphères d'été aveuglant et de plénitude heureuse.

Oeuvre non exposée en salle actuellement