Henri Samary

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Louis Anquetin
Henri Samary
vers 1890
huile sur toile
H. 71,0 ; L. 59,3 cm.
Achat, 2010
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Louis Anquetin
Henri Samary
vers 1890
huile sur toile
H. 71,0 ; L. 59,3 cm.
Achat, 2010
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Adrien Didierjean
Louis Anquetin (1861 - 1932)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Originaire de Normandie, Anquetin rejoint l'atelier du peintre Léon Bonnat (1833-1922) à Paris, en 1882, où il sympathise aussitôt avec Henri de Toulouse-Lautrec qu'il accompagne dans les cabarets montmartrois. Quand le maître ferme son cours, ils vont en 1883 chez un autre artiste académique, Fernand Cormon (1845-1924), dont l'atelier va devenir un véritable creuset où se forment de jeunes talents aussi doués qu'Emile Bernard ou Vincent van Gogh.
Anquetin a probablement rencontré Henri Samary (1865-1902) par l'intermédiaire de Lautrec, qui avait portraituré l'acteur sur la scène de la Comédie-Française en 1889 (musée d'Orsay).
Henri Samary appartient à une véritable dynastie d'acteurs, il est le petit-fils de Suzanne Brohan (1807-1887) et le neveu de Madeleine Brohan (1833-1900), toutes deux sociétaires à la Comédie-Française, et de Louis-Jacques Samary (1815-1893), violoncelliste à l'Opéra.
Ses deux soeurs s'illustrent aussi au théâtre, Marie (1848-1941) et surtout Jeanne (1857-1890) au "Français" où elle atteint une grande notoriété. Cette dernière est immortalisée par plusieurs portraits de Renoir. Henri devient à son tour pensionnaire de la Comédie Française en 1883.
Il y interprète des oeuvres de Molière, et participe également à des créations d'auteurs contemporains tels Feuillet, Sardou ou Richepin.
Entre portrait pur et figure d'expression, ce tableau est un clair agencement de formes plates, sans volume et sans ombre. En 1889, le critique Félix Fénéon remarque les "teintes plates et intenses [et les] contours infranchissables" des oeuvres d'Anquetin.
Ce portrait frontal, qui met en scène l'élégance un peu trop recherchée du modèle, a l'étrangeté d'une gravure de mode agrandie. L'éloquence du visage d'Henri Samary, dévoré par des yeux extraordinairement bleus comme ceux de sa tante Madeleine peinte par Paul Baudry (musée d'Orsay), en fait le stéréotype de l'acteur.