Héraclès détruit les oiseaux de Stymphale

Edgard Maxence
Héraclès détruit les oiseaux de Stymphale
vers 1893
huile sur toile
H. 81,3 ; L. 54,6 cm.
Achat, 2008
© Adagp, Paris, 2024 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Edgard Maxence (1871 - 1954)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

L'extermination des oiseaux, qui se nourrissaient de chair humaine et détruisaient les récoltes au bord du lac Stymphale, en Arcadie, constitue le cinquième des douze travaux accomplis par Héraclès. C'est grâce à sa dextérité d'archer qu'il parvient à venir à bout des sinistres rapaces. Fils de Zeus et d'Alcmène, personnification de la force virile, Héraclès, ou son équivalent romain Hercule, est demeuré au fil des siècles l'un des personnages les plus appréciés de la mythologie classique. Des vases antiques aux oeuvres de Gustave Moreau, les innombrables représentations du héros témoignent de la persistance de sa popularité.
Dans un paysage de hauts rochers escarpés plongeant dans le lac Stymphale, Maxence profile le corps athlétique d'Héraclès sur un ciel bleu lumineux. Coiffé de la dépouille du lion de Némée, il vise à la tête l'oiseau le plus proche. A ses pieds, gisent les cadavres de ceux qu'il a déjà tués, tandis qu'au loin, des centaines de grands oiseaux aux larges ailes déployées forment un nuage menaçant. Avec des effets presque cinématographiques, Maxence inclut ainsi la notion du temps, représente l'action dans sa durée. Un effrayant vacarme de cris et de frôlements d'ailes semble surgir de la kyrielle d'oiseaux prête à s'abattre sur Héraclès.
Le tableau fut probablement exposé en 1893 à la Société des amis des arts de Nantes avec le sous-titre "peinture d'imagination". Cette formulation naïve trahit l'ambition de Maxence de renouveler la peinture d'histoire en l'imprégnant de symbolisme, sans renoncer totalement aux codes pictauraux académiques. De fait, si l'iconographie mythologique demeure assez traditionnelle, l'héritage de Gustave Moreau est sensible, outre le sujet, dans la composition et le traitement de la matière, ce qui rend le paysage un peu visionnaire et donne à la scène une dimension fantastique.